A la cité de la musique au parc de la Villette est présentée une belle rétrospective de la vie de Barbara .
Cela fait 20 ans que la  » dame en noir  » nous a quittés et tout le monde a encore en mémoire ses magnifiques chansons .
Cette reconstitution nous montre salle après salle les étapes de la carrière de Barbara.
On entre d’abord dans une salle obscure où résonnent les chansons de Barbara.
Ensuite de salles en salles on voit en images de sa carrière , mais , elle a toujours été discrète , secrète et réservée .
Elle a toujours préservée son intimité et n’aimait pas son image .
Monique Serf ( son état civil ) est née le 9 juin 1930 à Paris près du square des Batignolles .
Pendant 10 ans ce sera une vie d’errance d’hôtel en hôtel , de ville en ville avec sa mère . Cadette de quatre enfants , elle avait deux frères et une soeur .
Son père disparaissait et reapparaissait . La derrière fois fut le jour de sa mort en 1959 alors qu’ elle était chanteuse et pianiste .
Sa mère était originaire d’Odessa en Ukraine d’une famille de gens du cirque .
Petite enfant de la guerre elle ne joue pas à la poupée et dès l’age de six ans , elle annonce qu’ elle sera pianiste chantante .
A dix ans en arrivant à l’école on lui recommande de ne pas dire qu’ elle est juive . Elle apprend ainsi à dissimuler sa personnalité dans le mystère . Pour cela elle drapera toujours de châles et de foulards .
En 1945 , avec les siens , elle est au Vesinet .
Elle commence à apprendre le chant avec une voisine .
Elle suit ensuite les cours du conservatoire de la rue de Madrid en auditeur libre et découvre que malheureusement elle n’a pas la voix d’une chanteuse d’opéra .
Toute jeune , elle est fan des vedettes de la chanson de l’époque : Mireille , Edith Piaf , Marie Dubas et surtout Marianne Oswald , poétesse du film Notre Dame de Paris de Jean Delannoy en 1956 .
Elle adore les chanteuses réalistes . Elle est également admiratrice de Charles Trenet .

Elle quitte le conservatoire et cherche sa voie dans les opérettes .
Elle écoute Boris Vian et Mouloudji pour apprendre les bonnes tournures et les mots poétiques .
Dès 1950 , elle adopte comme nom d’ artiste Barbara inspiré du prénom de sa grand-mère : Varvara .
En 1950 , elle essaie de rentrer à l’Ecluse , mais son style de voix ne convient pas ; elle n’a pas le style  » cabaret  » .
Elle part à Bruxelles et se retrouve à la « Tour de Babel  » dirigée par Dekmine qui l’emmène chanter dans les casernes en Allemagne .
De retour à Bruxelles elle ouvre un minuscule café-théâtre où le spectacle finit par son tour de chant .
Elle épouse le magicien Claude Sluiss qu’ elle quittera deux ans plus tard .
Ses affaires ne marchant pas elle repart pour Paris en 1954 et finit par débuter à l’Écluse 15 , rue des Grands Augustins .
Elle y chantera jusqu’au en 1963 .
Elle enregistre alors sa première chanson :  » Chapeau bas  » et crée  » Dis , quand reviendras-tu ?  » .
Elle devient la  » dame en noir  » . Sa tenue a été réalisée par la couturière Mine qui habillait Régine .
Elle adore la vie , elle adore rire , mais son énergie lui permettra d’atteindre la gloire à 35 ans . Elle ne vit que pour chanter , et comme elle le dit :  » Sa plus belle histoire d’amour , ce sont les gens qui viennent l’écouter  » .
Elle change souvent de résidence jusqu’en 1972 où des amis l’aident à découvrir une vieille ferme en Seine et Marne à Precy qu’elle baptise :  » La grange aux loups  » et où elle vivra seule .
En 1959 , elle effectue son premier passage télévisé dans le Discorama de Denise Glaser .
Elle accompagne Raymond Devos , Guy Bedos , Georges Brassens , Serge Gainsbourg au théâtre des Capucines .
Elle chante à l’Olympia avec Georges Moustaki  » La longue dame brune de ses pensées  » et  » Moi je me balance « .
Le public qui la découvre , l’aime , l’adore et lui tombe dans les bras . Le nombre de ses admirateurs ne cesse d’augmenter et comme elle le disait ,  » Chanter est ma seule dot  » .
Elle fait ses premiers pas devant une caméra avec Jacques Brel en 1971 pour  » Franz  » .
En 1973 , elle enregistre son quatorzième album dans lequel il ya la chanson « Eglantine  » du premier film de Jean Claude Brialy .
Plus tard elle rencontre François Wertheimer qui lui écrit :  » Marienbad  » ,  » L’enfant laboureur  » et  » La louve  » .
Admiratrice de François Mitterrand , elle lui écrit en 1981 une chanson :  » Regarde , quelque chose a changé … » .
Pendant ses tournées de gala , elle se déplace dans une automobile et dort sur le siège passager .
Elle conçoit sa carrière de chanteuse comme celle d’une assistante sociale . Elle s’ implique pleinement dans la lutte contre le Sida .Elle fait don de ses droits d’auteur de la chanson :  » Si d’amour à mort  » à l’association  » SolEnSi  » .
Fin novembre 1997 , elle décède à l’hôpital américain de Neuilly d’un choc toxi infectieux à évolution foudroyante .L’ambiance de cette rétrospective est poignante , et ceux qui adorent Barbara ne manqueront pas d’aller la voir .
La cité de la musique est au bout de l’Avenue Jean Jaurès près de la porte de Pantin . ( Parking en sous-sol ) .

 Date de début : 13 octobre 2017   Date de fin : 28 janvier 2018

  • Programmation : Tous les jours (sauf lun) 12h-18h, vendredi jsq 20h, samedi et dimanche 10h-20h
  • Tarifs : entrée 11€ (comprenant l’accès à la collection permanente de la Philharmonie), tarif réduit 6€.
  • H.lejosne rédacteur au magazine culturel lumières en arts

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