Un film de :
Nicolas Silhol
Avec :
Céline Sallette  (Les Revenants – Geronimo) 
Lambert Wilson (Les Confessions – Le Crime du sommelier,) 
Stéphane De Grood (Le Voyage de Fanny – Le Sang de la vigne )
Durée : 1h35
Distributeur : Diaphana
Au cinéma le 5 avril 2017

Amélie Tesson est un cadre de la Direction des Ressources Humaines dans une Agence d’une très grande entreprise. Elle est plus précisément chargée du personnel d’un département qui regroupe plus de 70 personnes. Cette entreprise pratique un management par la terreur. Chaque salarié qui déroge aux principes édictés par la direction générale se verra peu à peu isolé puis fera l’objet de pressions psychologiques dans le but de le pousser à la démission. Au cours de ce processus infernal on ne parlera jamais de licenciement. Telles sont les règles managériales. Elles ne souffrent aucune dérogation. Dans son département, c’est Amélie qui fait le sale job, en vraie « Killeuse » comme elle se définit. Un soir, rentrant chez elle, elle tombe sur un employé victime depuis des mois de ce harcèlement. Abattu, désespéré, il est en quête d’explications. mais Amélie ne fait que reprendre les arguments qui cherchent à lui démontrer qu’il doit agir en fonction de son seul intérêt et qu’elle ne peut rien pour lui « C’est vous qui avez la solution, pas moi ». Le lendemain matin, cet homme vient se suicider sur le lieu de son travail. Une enquête est ouverte. Elle se sent lâchée par sa hiérarchie qui va finir par l’accuser d’avoir poussé cet homme au désespoir et d’avoir, en cela, failli à sa mission n’ayant su régler cette affaire sans bruit.

Mais arrive une inspectrice du travail. A partir de là, l’affaire va peu à peu prendre une autre tournure et les choses évolueront jusqu’à ce que la vérité éclate.

Ce film de Nicolas Silhol vient à la suite du « Carole Mathieu » de Louis-Julien Petit, qui traitent tous deux de ces entreprises broyeuses d’individus au nom du rendement et du profit. Il se déroule comme un véritable thriller. Efficace, sur un bon rythme, l’histoire nous tient en haleine. La psychologie des personnages est tout aussi intéressante. On voit le cynisme, la lâcheté, l’individualisme de ceux qui doivent agir dans ce qui est considéré comme l’intérêt de l’entreprise. Celine Sallette incarne superbement cette Amélie qui cherche à sauver sa peau, en restant en apparence maîtresse d’elle-même mais en proie à un désarroi immense face à cette machine qui risque peu à peu de l’écraser elle aussi. Lambert Wilson interprète le directeur de l’agence, un directeur qui se veut au début rassembleur mais qui cherchera très vite à se mettre à l’abri et qui, au final ; sera d’un cynisme sans vergogne.

Un film puissant renforcé par l’admirable regard bleu-gris de Celine Sallete.

C.De Rouffignac et Léa berroche

Fleuron

A lire également