affiche_daidotokyoLa fondation Cartier pour l’art contemporain organise une nouvelle exposition consacrée à l’œuvre de l’artiste Daido Moriyama, figure mythique de la photographie contemporaine japonaise. Daido Moriyama naît en 1938 à Osaka. Il est diplômé de graphisme et s’initie à la photographie chez le photographe Takeji Iwamiya.

Une plongée dans la collection de la fondation Cartier est une immersion totale dans l’univers de la photographie haute en couleur de cet artiste atypique. Après avoir, en 2003, fait découvrir en France l’œuvre « noir et blanc », l’exposition Daido Tokyo révèle ainsi une partie méconnue et pourtant essentielle de l’œuvre de l’artiste Daido Moriyama depuis deux décennies. L’exposition Daido Tokyo présente des photographies en couleurs du quartier de SHINJUKU qui, pour l’artiste, a su garder son authenticité et a conservé l’allure d’un gigantesque faubourg.

Près de 377 reproductions couleur et noir et blanc exposées à la Fondation Cartier pour l’art contemporain souligne une nouvelle découverte de l’artiste qui déambule, son appareil photo à la main dans les rues de SHINJUKU dont la priorité est de transmettre à la manière d’impulsions électriques à l’œil de l’appareil photo une vue, tantôt comme une toile de fond géante, tantôt comme une vaste fresque dramatique, tantôt comme un bidonville installé là pour l’éternité.

SHINJUKU et ces cités-là demeurent quelques marques ou formes temporelles qui permettent de décrypter dans une certaine mesure leur l’histoire. Daido Moriyama étant fasciné par l’étrange, l’inhabituel, l’extraordinaire du flux urbain, l’artiste photographie la population de Tokyo et notamment celle du quartier de Shinjuku où il vit. On trouve, dans l’ensemble des photographies présentées, des panneaux publicitaires défraichis, des vitrines miroitantes, des tuyaux aux formes insolites, ou encore des profils de tokyoïtes pris sur le vif. Comme prises à la hâte, ces photographies témoignent de l’esthétisme de l’instantané cher à l’artiste qui utilise un appareil compact qu’il brandit au fil de ses balades nippones, tel un véritable chasseur d’image. Plutôt que de cadrer avec soin ses clichés, il déclenche librement sans regarder dans son viseur, se servant de son corps et ses humeurs pour capter la réalité qui l’entoure. Indifférent aux techniques académiques de composition et de tirage, DAIDO MORIYAMA livre des photographies d’une grande force expressive.

Le spectateur découvre des couleurs vives soulignées par un contraste de matières ordinaires, ainsi que des photographies aléatoires regroupant un mélange d’objets et d’êtres vivants. Un ressenti naturel mais profond de l’expression de l’amour de l’artiste pour sa ville natale et l’environnement urbain qui l’entoure. Dans la continuité de l’exposition le visiteur est invité à terminer le parcours en visionnant un diaporama de 25 minutes sous fond sonore nommé Dog and Mesh Tights regroupant 291 photographies en noir et blanc crées spécialement pour l’exposition.

« Le noir et blanc exprime mon monde intérieur, les émotions et les sensations que j’ai quotidiennement quand je marche sans but dans les rues de Tokyo ou d’autres villes. La couleur exprime ce que je rencontre, sans aucun filtre, et j’aime saisir cet instant pour ce qu’il représente pour moi. »
Daido Moriyama

Carine Gosserez-Koffi

Fleuron

Commissaire de l’exposition : Hervé Chandès et Alexis Fabry
Informations pratiques
Fondation Cartier Pour l’art contemporain DAIDO TOKYO du 6 février au 5 juin 2016
Horaires :
Ouvert le mardi de 11h à 22h
Du mercredi au dimanche de 11h à 20h
Nocturne : le mardi jusqu’à 22h
Fermé le lundi
Tarifs :
Version bilingue français-anglais
Tarif plein : 10,50 euros
Tarif réduit : 7 euros
Lieu :
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261, boulevard Raspail
75014 Paris
Métro : lignes 4 et 6, stations Raspail ou Denfert-Rochereau
RER : Denfert-Rochereau (ligne B)
Bus : 38, 68,88, 91
Site internet

 

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