Un film de :
Dechen Roder
Avec :
 Jamyang Jamtsho Wangchuk (Sept ans au Tibet)
Sonam Tashi Choden
 Chencho Dorji 

Durée : 1h58
Distributeur :  Jupiter Films
Au cinéma le 24octobre 2018

 

Choden, jeune femme  bouddhiste, est suspectée de meurtre d ‘ une de ses confrères; malgré cela le détective Kinley va faire alliance avec elle tout en cachant sa véritable identité en espérant trouver le coupable.
Considérée comme  » une sorcière » par les villageois Choden s’enfuit et au fil du temps Kinley va succomber à ses charmes.
Lorsqu’elle lui raconte les étranges histoires sur les Dakinis, ( femmes bouddhistes de sagesse et de pouvoirs surnaturels) , le détective pense alors résoudre l’enquête.
La réalisatrice et scénariste de ce premier long-métrage Dechen Roder est une des rares femmes au Bhoutan, à exercer sa profession.
À noter Jamyang Jamtsho Wangchuk a débuté sa carrière à 14 ans en interprétant  le jeune Dalaï Lama dans  » Sept ans au Tibet »Texte

léa Berroche rédactrice

L’abbesse d’un couvent proche d’un petit village niché dans les contreforts de l’Himalaya, a mystérieusement disparu. Les villageois accusent une jeune femme, Choden, de cette disparition. Elle n’a jamais été acceptée par la population qui la soupçonne de sorcellerie, car la source alimentant en eau le village s’est tarie peu après son arrivée !. Kinley, lieutenant de police mandaté par sa hiérarchie, est chargé de l’enquête. Choden se sachant pourchassée, s’enfuit. Il va partir à sa recherche dans les brumes des forêts environnantes. Après bien des errements, il finit par la retrouver. Elle est très belle, mystérieuse, à la fois pleine de retenue et provocante, se référant sans cesse à des légendes du passé, pratiquant de longues méditations silencieuses qui font surgir de sa mémoire des femmes aux pouvoirs surnaturels, les Dakinis. Il finit par succomber à son charme, ce qui conforte l’opinion de son chef : Choden est bien une sorcière qui vient d’envouter son lieutenant ! Kinley va cependant l’aider en tentant de faire toute la lumière sur l’incompréhensible disparition de l’Abbesse…

Ce film dégage d’emblée une impression étrange. Les personnages semblent vivre au ralenti, tout n’est que douceur, les policiers sont courtois, les gens répondent avec déférence… Mais on comprend lorsqu’on sait que le film a été tourné au Bhouthan, un pays où les dirigeants ont introduit dans la constitution un indice, le « Bonheur National Brut ». Cet indice sert à guider le développement du pays pour procurer le maximum de bien-être à la population. Le film, tourné en dzongkha, la langue officielle du Bhouthan, est heureusement sous-titré !

Dakini, de la réalisatrice bhouthanaise Dechen Roder, a été sélectionné en 2018 à la Berlinale et au Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul.

C. de Rouffignac, Rédacteur au magazine «  Lumières en Arts ».

 

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