It Must Be Heaven

Un Film de : Elia Suleiman

Avec: Elia Suleiman,Gael Garcia,Tarik Kopty

Au cinéma:4 décembre

Durée: 1 h 42

Distributeur:Le Pacte

Le cinéaste palestinien Elia Suleiman, né à Nazareth, tente de montrer dans une narration imagée qui n’a rien de didactique, que, selon ses propres termes «…le monde (est) comme un microcosme de la Palestine ».

Le film débute à Nazareth. Suleimnan, dans son propre rôle, s’attarde à l’observation de scènes banales du quotidien de sa ville en allant à la rencontre de ses habitants. Pas de coup de feu, la cité est calme, mais l’agressivité ambiante se manifeste dans les propos des personnages ou leur regard, des regards souvent inquisiteurs, parfois menaçants. Il va ensuite se rendre à Paris puis à New-York à la recherche de producteurs qui accepteraient de financer son film. Là, il va être témoin de situations d’une agressivité latente, similaires à celles qu’il avait laissées à Nazareth. Dans un Paris parfois totalement désert ou parcouru par des défilés de blindés, il assiste à des scènes de la vie courante, comme la vérification par la police de la surface d’une terrasse de café, ou la distribution d’un repas à un SDF. Elia Suleiman pousse ces situations jusqu’à l’absurde, les policiers répètant à l’infini la même mesure et le SDF se voyant offrir un plateau-repas composé de mets de son choix ! A New-York, les habitants ne sortent plus de chez eux sans être lourdement armés, certains avec un bazooka à l’épaule !…

Elia Suleiman, à la recherche d’un endroit où exercer, promène un regard étonné sur le comportement de ses contemporains, sans prononcer un mot, seul ses yeux expriment son état d’âme du moment. Cette vision va le conduire à imaginer le prolongement des situations vers l’absurde, dans un style burlesque, désopilant, qui n’est pas sans rappeler certaines scènes d’Hellzapoppin des années quarante. Ce film subtil où l’humour est souvent au rendez-vous, nous surprend car on ne s’y attend pas, la Palestine actuelle ne s’y prêtant guère.

Léa Berroche, Rédactrice au Magazine « Lumières en Arts ».