Un film de :
Walid Mattar 
Avec :
Philippe Rebbot (Aurore-La Finale)
Mohamed Amine Hamzaoui
 Kacey Mottet Klein(Comme des rois-Quand on a 17 ans)
Corinne Masiero (Carole Mathieu-la consolation)
Abir Bennani (Le fil)
Durée : 1h29
Distributeur KMBO
Au cinéma le 28 mars 2018

Ce beau film franco- tunisien de Walid Mattar nous parle de la délocalisation d’ une usine du Nord de la France en Tunisie.
Il parle surtout de la vie d’ un ouvrier et ses difficultés en France, et , en parallèle de celle d’ un ouvrier tunisien.
Voyant l’implantation de l’ usine près de chez lui rêve de prospérité…
Cela lui permettrait de soigner sa mère et de séduire Karima qu’ il voudrait conquérir.

Hervé lepoutre après 32 ans d’activité dans l’ usine de cuir du Pas -de -Calais , se retrouve sans emploi à cause de sa délocalisation.
Son indemnité de licenciement va lui permettre de réaliser un rêve: acheter un bateau et devenir pêcheur avec son fils.
Sa femme Véronique travaille à l ‘ entretien de la piscine.
Pour gagner plus, il vend son poisson sans le déclarer à ses risques et périls…

Fouad, de son côté déchante rapidement,  car, la main d’oeuvre est sous payée et la protection sociale inexistante.
Un différent avec son contre- maître l’oblige à quitter son emploi…

Le réalisateur  a bien connu les problèmes de main- d ‘ oeuvre en Tunisie, nous montre ses difficultés.
Les rêves de nos ouvriers vont se briser , même, si d’ un côté il n ‘ y a pas de rêves et de l ‘ autre trop.
Ce premier long métrage très réussi, nous dépeint les problèmes de société avec beaucoup de réalisme.

Le réalisateur avait comme scénariste Leyla Bouzid et Claude Le pape.
Walid Mattar avait fait plusieurs courts-métrages depuis 2003 dont surtout Baba noël son 6 ième et dernier court- métrage avec succès avec de nombreux prix en festivals.

Léa Berroche rédactrice au magazine culturel lumières en arts

L’histoire débute dans une usine de chaussures située quelque part dans le Nord de la France. Hérvé travaille sur une machine où il exécute des gestes répétitifs. Contrairement à ses camarades, il accepte sa condition sans rechigner. En dépit de l’opposition violente des syndicats, la direction prend la décision de délocaliser l’usine. Elle est démontée, le matériel part pour Tunis. Avec sa prime de licenciement, Hervé va enfin pouvoir réaliser le rêve qu’il caresse depuis longtemps : acheter un bateau pour vivre des produits de sa pêche. Ce bateau est un rayon de soleil dans sa vie, il associe son fils à son travail et son épouse parvient à lui trouver des clients. Le bonheur s’installe dans la maison, mais ce rêve ne va pas durer…

Foued, un jeune tunisien au chômage, réussit à se faire embaucher dans l’usine qui vient d’être remontée à Tunis. Il est affecté au même poste que celui qu’occupait Hervé. Après quelques maladresses, il maîtrise parfaitement sa machine. Un petit chef, appréciant son travail, lui prédit une promotion…qui ne viendra pas. Sur un coup de sang, il jette son tablier et ne remettra plus les pieds à l’usine. A nouveau au chômage, il va chercher une issue à sa situation…

Ce film du réalisateur tunisien Walid Mattar dénonce les désastres induits par les délocalisations et, plus précisément, il montre que les individus sont de plus en plus seuls, de plus en plus démunis devant ce qui les accable. Plus personne ne peut quoique ce soit pour eux, ni les syndicats, ni la société, ils sont des laissés pour compte. Wald Mattar croise habilement le destin de deux hommes qui ont en commun leur détresse face aux forces de la finance et de l’administration, des forces qui les dépassent.

Philippe Rebot, Mohamed Amine Hamzaoui, Kacey Mottet Klein et Corinne Masiero servent admirablement ce film en donnant aux personnages une épaisseur, une humanité qui nous touche profondément

Vent du Nord a fait partie de la sélection officielle des longs métrages de fiction du festival de cinéma Cinemed de Montpellier 2017. A l’occasion de la 28 ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage, il a reçu Le Tanit d’Or de la première œuvre, le prix du meilleur scénario et le prix du Jury TV5 Monde

Christian de Rouffignac rédacteur au magazine culturel lumières en arts

Fleuron

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