De : Jo Sol
Acteurs : Antonio Centeno, Pepe Rovira, Arántzazu Ruiz plus
Genre : Drame

Durée : 1h25min

Nationalité : espagnol

Date de sortie 7 février 2018

 

Antonio est un écrivain tétraplégique qui vit dans un appartement avec l’aide d’une assistante qui s’occupe de son quotidien. Il reçoit de temps à autre la visite d’un ami, Pepe, la cinquantaine, un homme célibataire récemment sorti d’un hôpital psychiatrique où il a passé trois ans, qui vit lui aussi seul. Antonio souffre de ne pas pouvoir explorer son corps. Pendant trop longtemps il a ignoré s’il était capable de ressentir un plaisir sexuel. Son enfermement dans ce corps inerte lui interdit l’accès à ce qu’il considère être l’une des dimensions primordiales de la vie.

Il veut redevenir propriétaire de son corps, il veut vivre, ce sont ses mots ! Alors va commencer un combat pour un droit au plaisir qu’il va mener pour lui-même et pour les handicapés homme ou femme de son entourage. Il contacte une jeune et jolie prostituée qui accepte d’assurer des prestations sur cette clientèle, nouvelle pour elle. Il transforme une partie de son appartement afin d’y accueillir ses amis. Pepe, qui a été élevé selon les normes de la société de son époque, voit cette initiative d’un très mauvais œil.

« Que vont penser les voisins ?», il ne cesse de le moquer d’autant plus qu’Antonio élève ce combat à un niveau politique en interpellant les autorités « Ils ont bien d’autres chats à fouetter, ils ne viendront pas te faire une branlette ! ». Son assistante de vie en devient agressive et ne manque pas d’exprimer son animosité et son dégout vis-à-vis du flot qui envahit l’appartement.
Ce film aborde frontalement la question de la sexualité des personnes handicapées mais il ne fait pas que cela. Il développe aussi le thème de l’incommunicabilité entre les gens. Antonio et Pepe sont deux solitudes, toutes deux victimes, l’un de son accident qui l’a privé de mouvements, l’autre de son incompréhension de la vie qui pour lui n’a pas de sens. Ils se parlent mais ne se comprennent pas.

Ce film militant du réalisateur catalan Jo Sol peut, de prime abord, nous déconcerter. Mais au fil de la projection, noud prenons conscience de sa très grande force. Impossible de ne pas être capté par son humanité, par la profondeur des thèmes, par la puissance des images et par la sobriété des dialogues que mettent en relief de lourds silences. La bande son y contribue avec le côté tourmenté des flamencos qui soulignent les désespérances, Ce film s’apparente à un documentaire sur le handicap, mais un documentaire poétique qui par ailleurs ne manque pas d’humour. Les ébats des personnes sont sublimés, la caméra sait capter les âmes en s’arrêtant là où pourrait survenir le voyeurisme.
Antonio, ici Antonio Centeno, est le co-auteur et coscénariste du film qui a déjà produit « Yes, we fuck ! », un documentaire sur la sexualité des personnes handicapées.

Vivir y otras ficciones a obtenu le Prix du Public de la deuxième édition du festival du cinéma européen ArteKino Festival qui s’est déroulé du 1er au 17 décembre, le Prix du Meilleur Film au Cinespana Festival de San Sebastian et l’Antigone d’or du Festival Cinemed de Montpellier en 2016.

C. de Rouffignac, Rédacteur au magazine Lumières en Arts

IVIR Y OTRAS FICCIONES
Écrivain et tétraplégique, Antonio, comme tout à chacun, désire une sexualité épanouie.
Pour lui c’est un choix essentiel, vital.
Il va donc mettre en place une assistance sexuelle à son domicile, malgré la désapprobation de son aide-soignante.
Activiste, sa rencontre avec Pépé patient d’un hôpital psychiatrique, va changer son regard sur l’existence.
La caméra filme les scènes sans retenue ni voyeurisme; des corps différents peut-être,
Mais o combien normaux dans le besoin d’assouvir leurs désirs, malgré leur handicap

 

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