Evil Dead Rise
Genre : Horreur
Pays : USA
Durée : 1h37
Réalisateur : Lee Cronin
Acteurs : Lily Sullivan, Alyssa Sutherland, Morgan Davies


Beth n’est pas la groupie du pianiste. Elle s’occupe des guitares d’un groupe qu’elle quitte pour rendre
visite à sa grande sœur Ellie. C’est l’occasion de revoir ses neveux et nièces et sa sœur bien-aimée. Ellie
doit bientôt quitter le vieil immeuble de Los Angeles qui menace de s’écrouler. Un tremblement de terre
confirme la vétusté de celui-ci et dévoile une pièce secrète dans son sous-sol. Danny, le petit fouinard,
remonte un vieux livre et des disques qu’il s’empresse d’écouter. « La curiosité est un bien vilain défaut »
vous diront les ainés. Elle ouvre des secrets qui devraient rester pour toujours scellés. Sont-ce les
incantations prononcées par un prêtre, les gribouillis du bouquin en peau humaine, qui éveillent un mal
sournois ? Une entité sans nom prend possession du corps d’Ellie et transforme l’immeuble en un carnage
sanguinolent. Beth et les enfants auront bien du mal à échapper à cet ouragan du mal venu d’ailleurs
laissant une trace sanglante sur son passage. Le compte à rebours est enclenché et dieu ne pourra rien
pour les vivants.

Souvenez-vous, dans les années 80, une petite cabane perdue au milieu des bois enfantait les forces du
mal venues d’ailleurs. Ash allait devenir le héros d’une saga légendaire, un petit coup d’adrénaline dans le
cinéma d’horreur. Dans le second volet, Ash se retrouve presque dans les mêmes conditions que dans le
premier. Au final, il hérite d’une tronçonneuse, accessoire devenu culte. Nous pensions que les démons
étaient retournés dans leur univers, le mal rayé de la carte pour toujours. Nous nous trompions et cette
fois, notre héros se retrouve au Moyen Age chez le fameux Arthur avec beaucoup d’emmerdes à la clef.
Cette nouvelle saga révèle un réalisateur de talent à la caméra speedy González, biberonné à la vitesse de
la lumière. C’est un nouveau style qui fera école. La saga connaitra quelques années plus tard une version
en série, trois saisons démentielles arrêtées trop tôt. La mode des remakes relance La Mort diabolique ou
La Nuit des démons ou L’opéra de la terreur suivant les traductions. C’est un jeune réalisateur, Fede
Álvarez, qui dépoussière la franchise et donne quelques explications dans une séquence d’ouverture.

Il réalisera plus tard l’excellent Don’t Breathe, un aveugle face à une bande de cambrioleurs. Evil Dead
Rise reprend l’histoire depuis le début et nous propose une version bien différente et très gore. Le
Necronomicon change de nom mais le mal est toujours là, tapi dans l’ombre. La saga Evil Dead s’appuie
sur un univers manichéen du bien contre le mal. Il n’existe pas d’option grise dans cette histoire venue du
fond des ténèbres. Il n’est pas question de faire dans la dentelle. Vous n’aurez guère le choix, être possédé
ou renvoyer le mal dans les entrailles de la terre. Nous retrouvons les protagonistes habituels, une bande
d’innocents, une mère et ses enfants. Beth débarque chez sa grande sœur Ellie dans un immeuble voué à la
destruction. Un tremblement de terre et un des gamins découvre un livre et des disques qu’il s’empresse
d’écouter. C’est toujours la même chose ! Vous interdisez à vos loupiots d’aller danser sur le pont, de sortir
avec des drôles de gus, etc. Bref, les mises en garde ne servent à rien et permettent au réalisateur de
réveiller, du fond des âges, le mal. La petite famille et les gentils locataires devront échapper à la créature
qui s’invite dans le corps d’Ellie pour un joyeux carnage.

Le gore semble de nouveau avoir la cote au pays de l’horreur. Le sang coule à flots avec des hommages à
Massacre à la tronçonneuse, Shining et bien d’autres films de l’âge d’or du fantastique. On s’amuse de
cette hécatombe jaillie d’outre-tombe en cherchant comment la pauvre innocente Beth se tirera d’affaire.
Lee Cronin fait preuve d’un savoir-faire honnête sans nous surprendre ni renouveler le genre. Nous lui

devons l’honorable The Only Child, déjà une cabane au milieu des bois et un gouffre. Il devenait difficile
de réinventer la mythologie, d’emprunter celle de l’excellent remake de Fede Álvarez. C’est avec modestie
qu’il choisit la voie du jeune novice dans une nouvelle lecture manichéenne marquée par la perversion et
l’innocence. Il évite les comparaisons et gagne la reconnaissance des fans dans un bain de sang
apocalyptique. C’est derrière les lignes que se cache un autre discours. C’est la reprise des thématiques du
mal caché sous terre, d’un huis clos bloqué entre la fin d’un monde et l’espérance d’un autre, modernisant
la saga culte. L’immeuble se pare du style d’une époque dépassée, âge d’or des films d’horreur, avec leur
ambiance poisseuse, anxiogène, claustrophobe et féministe. Beth rejoint la cohorte des héroïnes qui ne
s’en laissent pas conter, à l’image de Laurie dans Halloween. L’exercice est réussi et on se prend à espérer
une suite.
Patrick Van Langhenhoven

Fiche technique
Titre original et français : Evil Dead Rise
Titre québécois : L’opéra de la terreur : Renaissance
Réalisation : Lee Cronin
Scénario : Lee Cronin, d’après Evil Dead créé par Sam Raimi
Musique : Stephen McKeon
Décors : Nick Bassett
Costumes : Sarah Voon
Photographie : Dave Garbett
Montage : Bryan Shaw
Production : Robert Tapert
Production déléguée : Romel Adam, Bruce Campbell, Macdara Kelleher, John Keville et Sam Raimi
Sociétés de production : Warner Bros., New Line Cinema et Ghost House Pictures
Société de distribution : Warner Bros.
Budget : 17 millions de $
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : horreur, fantastique
Durée : 97 minutes
Dates de sortie: 19 avril 2023
France : Interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salle.

Distribution

Alyssa Sutherland (VF : Marjorie Frantz) : Ellie
Lily Sullivan (VF : Rebecca Benhamour) : Beth
Nell Fisher (VF : Bianca Tomassian) : Kassie
Gabrielle Echols (VF : Claire Bouanich) : Bridget
Morgan Davies (VF : Tom Trouffier) : Danny
Anna-Maree Thomas (VF : Ana Piévic) : Jessica
Richard Crouchley (VF : Martin Faliu) : Caleb
Mirabai Pease (VF : Jessica Monceau) : Teresa
Jayden Daniels (VF : Alexandre Nguyen) : Gabriel
Nedim Jahić : Ben
Billy Reynolds McCarthy : Jake
Tai Wano : Scott
Mark Mitchinson (VF : Patrick Messe) : M. Fonda
Bruce Campbell : Ash Williams (caméo vocal) (non crédité)

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