La renaissance de Burton Beetlejuice, Beetlejuice, Beee… Chut
Beetlejuice, Beetlejuice, Beee… Chut ! 36 ans après le premier opus, on évite encore de
prononcer 3 fois de suite le nom du démon, au risque de le voir apparaître dans son salon.
Pour rappel, Beetlejuice prenait place dans la petite ville américaine de Winter River. On y
retrouvait un couple de fantômes qui faisait appel à un « bio exorciste » pour faire fuir la
famille déjantée new-yorkaise venue s’installer dans leur maison.
Le deuxième volet se passe également dans la petite ville des Etats-Unis où se réunit la
famille Deetz après une tragédie. Lydia, toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, se
retrouve à faire appel à ses services après que sa fille Astrid doit faire face aux morts et au
monde l’au-delà. Beetlejuice de son côté doit également affronter son ex-femme, Dolorès, une
morte revenue d’entre les morts, qui en a après l’âme du bio exorciste. Il espère de son côté
toujours pouvoir échapper au monde des ténèbres en épousant Lydia, qu’il n’a pas oubliée
depuis toutes ces années.

Lydia arrivera-t-elle à sauver sa fille tout en échappant une nouvelle fois aux griffes folles de
Beetlejuice ?
Quand Tim Burton a annoncé faire une suite à son film culte Beetlejuice (1988), beaucoup de
fans ont eu peur. En effet, depuis quelques années, les réalisations de Burton ont enchaîné les
déceptions auprès d’eux. On peut citer Miss Pérégrine et les enfants particuliers, Dumbo ou
encore Mercredi, série dont il est le réalisateur sur quelques épisodes. On pouvait en effet
déplorer la perte de la « patte Burton » qui fut à son apogée dans les années 90 avec ses
mondes colorés et sombres à la fois, ses personnages hauts en couleur mais aussi son
esthétisme reconnaissable entre mille avec ses effets spéciaux se basant sur des marionnettes.
On comprend donc l’inquiétude des fans à l’idée de voir un remake de Beetlejuice qui est
l’exemple même des effets spéciaux « faits main » typiques des années 90 dans un monde qui,
aujourd’hui, est basé sur le numérique et le fond vert. Mais quelle surprise ! Cette suite (car
Beetlejuice, Beetlejuice est une suite et non un remake réchauffé) est la renaissance de Burton
qui nous ramène à ses débuts et à l’apogée de sa carrière. Cela se montre par plusieurs
éléments essentiels de l’univers « burtonnien » : les personnages et l’esthétisme du film.
On retrouve les personnages hauts en couleurs du premier volet : l’intrigante Lydia (Winona
Rider, exceptionnelle en mère dépassée par une adolescente gothique qui nous rappelle son
personnage dans le premier film), la singulière Delia (hilarante Catherine O’Hara) mais bien
sûr l’époustouflant Michael Keaton en Beetlejuice. En effet, il est plaisant de voir que les

personnages continuent dans une trame logique, dans la suite du premier volet. On sent à
travers l’écran que les acteurs ont eux-mêmes pris du plaisir à enfiler de nouveau leur
costume. Le plus marquant est Michael Keaton qui n’a pas l’air d’avoir changé entre les deux
films, grâce à son légendaire maquillage. Mais nous retrouvons également de nouveaux
personnages, tels qu’Astrid, la fille de Lydia, interprété par Jenna Ortega qui avait déjà
collaboré avec Tim Burton pour Mercredi, Dolores (l’ancienne femme de Beetlejuice) joué
par la nouvelle muse du réalisateur, Monica Bellucci, un étonnant Willem Dafoe en acteur
mort trop investi dans « l’Actors Studio » mais aussi Justin Theroux qui interprète le
producteur/petit ami excentrique et agaçant de Lydia. Ainsi, les personnages, tant anciens que
nouveaux, permettent d’amener de la vivacité dans le scénario du film, même si celui-ci reste
traditionnel. Les personnages utilisent cet humour si particulier de Tim Burton, teinté de
cynisme et d’humour noir. Cette vivacité et cet humour sont également portés à l’écran par
l’esthétisme qui baigne l’ensemble.
Tim Burton a vraiment pensé le film pour les fans. Les références au premier volet sont
tellement nombreuses qu’il faudrait plusieurs visionnages pour toutes les voir. De plus, c’est
très agréable de voir que le réalisateur, bien qu’il ait de nouvelles idées, respecte les éléments
cultes du premier film. Cela se passe autant par le visuel que par la bande sonore. Ainsi donc,
on retrouve les costumes et les décors hauts en couleur qui avaient fait le succès de Burton au
début de sa carrière. Ce mélange de couleurs très vives et de couleurs sombres permet de
rendre les scènes irréelles et oniriques, surtout celles qui se passent dans le monde de l’au-
delà. Nous pouvons ajouter à cela la mise en scène fantaisiste qui permet au film des scènes
iconiques comme celle du mariage.
Cette scène n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler la scène culte du diner dans le premier film.
De plus, les techniques des années 90 telles que les marionnettes faites par lui-même se
marient parfaitement avec les effets spéciaux actuels. Cela permet de créer un parfait
sentiment de nostalgie : par exemple le fait de revoir le serpent des sables que l’on a adoré
détester dans le premier opus. De plus, le sentiment de nostalgie est renforcé par la mythique
et sublime musique du meilleur associé de Burton : Danny Elfman. Quels frissons d’entendre
dès le générique le thème emblématique de Beetlejuice. La bande originale est un pur plaisir
pour les oreilles. Entre les compositions originales de Danny Elfman et les musiques comme
McArthur Park par Richard Harris, le spectateur se régale autant visuellement que
sonorement.
Pour conclure, Beetlejuice Beetlejuice est un bon film de Tim Burton à aller voir entre fans du
réalisateur mais également avec d’autres pour faire découvrir son style particulier à de
nouvelles personnes. S’il y une chose à retenir, c’est ce que les morts répètent toujours aux
vivants durant le film : « vivez tant que vous le pouvez car une vie, on n’en a qu’une seule. »
Luna Ricard

technique

Titre original et français : Beetlejuice Beetlejuice
Titre de travail : Beetlejuice 2
Titre québécois : Bételgeuse Bételgeuse
Réalisation : Tim Burton
Scénario : Alfred Gough et Miles Millar, d’après les personnages crée par Michael
McDowell et Larry Wilson
Musique : Danny Elfman
Direction artistique : Alex Baily, Will Coubrough, Will Houghton-Connell, Kira Kemble et
Katrina Mackay
Décors : Mark Scruton
Costumes : Colleen Atwood
Photographie : Haris Zambarloukos
Montage : Jay Prychidny
Production : Tim Burton, Dede Gardner, Jeremy Kleiner, Tommy Harper et Marc Toberoff
Production déléguée : Alfred Gough, Miles Millar, Seth Grahame-Smith, Brad Pitt, Larry
Wilson, David Katzenberg, Katterli Frauenfelder, Anthony Tittanegro, Sara Desmond,
Andrew Lary, Pete Chiappetta et Laurence Senelick
Sociétés de production : Warner Bros., The Geffen Company et Plan B Entertainment
Société de distribution : Warner Bros.
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur – 1.85:1
Genres : comédie horrifique, fantastique
Durée : 104 minutes
Dates de sortie :11 septembre 2024

Distribution
Michael Keaton (VF : Bernard Lanneau ; VQ : Daniel Picard) : Beetlejuice (orthographié
Bételgeuse en VQ)
Winona Ryder (VF : Claire Guyot ; VQ : Violette Chauveau) : Lydia Deetz (orthographié
Lydia Delisle en VQ)
Jenna Ortega (VF : Emmylou Homs ; VQ : Marguerite D’Amour) : Astrid Deetz, la fille de
Lydia (orthographié Astrid Delisle en VQ)
Catherine O’Hara (VF : Catherine Davenier ; VQ : Claudine Chatel) : Delia Deetz
(orthographié Delia Delisle en VQ)
Justin Theroux (VF : Thibaut Lacour ; VQ : Marc-André Bélanger) : Rory, le fiancé et
manager de Lydia
Monica Bellucci (VF : elle-même) : Delores, l’ex-épouse de Beetlejuice
Willem Dafoe (VF : Éric Herson-Macarel ; VQ : Sylvain Hétu) : Wolf Jackson, l’officier de
police de l’après-vie.
Burn Gorman (VF : Yann Guillemot) : le père Damien, révérend de Winter River
Arthur Conti (VF : Aurélien Raynal ; VQ : Charles Sirard Blouin) : Jeremy Frazier
Danny DeVito (VF : Philippe Peythieu) : le concierge de l’après-vie (caméo)
Santiago Cabrera (VF : Guillaume Lebon) : Richard, le père d’Astrid et l’ancien mari de
Lydia
Nick Kellington : Bob Têt’Réduite (Bob-Shrinker en VO)
Filipe Cates : Vlad
Amy Nuttall (VF : Sybille Tureau) : Jane Butterfield. Jr

Sami Slimane (dialogue en français) (VF : Lui-même) : le Tigre
Mark Heenhan : Charles Deetz (apparence physique)
Charlie Hopkinson : Charles Deetz (voix – VF : Patrick Préjean)
Jane Leaney : Mrs. Frazier, la mère de Jeremy
David Ayres : Mr. Frazier, le père de Jeremy
Georgina Beedle : Janet, la secrétaire au café de Wolf Jackson
Tim Burton : Bébé Beetlejuice

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