Nous suivons l’ascension du petit Chahnour devenu Charles pour l’état civil français ou ses
parents se sont réfugiés. Il grandit avec la musique et l’envie d’être acteur. C’est sa rencontre
avec Pierre Roche en 1941 qui lance sa carrière avec le duo Roche et Aznavour. Les deux
compères finissent Au faisan doré à Montréal pour un succès honorable. Charles Aznavour
rentre en France et retrouve Edith Piaf. Il devient pendant huit ans son chauffeur, secrétaire et
confident. C’est elle qui pousse le petit Charles à se lancer sur les planches de l’Alhambra en 1956.

Il charme la salle avec Je m’voyais déjà premier succès d’une longue liste qui ne cessera jamais. Il atteindra son rêve le Carnegie Hall de New York avec le même cachet que Sinatra. Défile les grands moments d’une histoire marquée par trois mariages, un engagement
politique et surtout un travail acharné jusqu’à sa mort. Une vie consacrée à la chanson, et un peu à la famille, pour lui, arrêter la scène c’est mourir.

    Cette histoire commence dans nos mémoires égrainés par quelques chansons qui façonnent
    une vie. C’est celle d’un monument de la chanson et de la culture française depuis la terre
    arménienne jusqu’aux scènes internationales. Appliqué comme un devoir que les élèves
    Grand Corps Malade, Mehdi Idir et leurs comédiens s’appliquent à réaliser aussi bien dans le
    jeu que dans la mise en scène classique. C’est le problème de ces biopics consacrés aux idoles
    sans que rien ne vienne trop égratigner une vie. On verra les nombreux mariages se succéder
    comme un tour de chant, une histoire triste avec son fils Patrick reconnu 9 ans plus tard. Édith
    Piaf le convainc, à la fin de l’année 1950, de subir une rhinoplastie. Des engueulades, des
    moments, et débuts difficiles, une célébrité méritée par un travail acharné. Il écrit plus de
    mille chansons pour lui et pour d’autres avec un sens des affaires que ne cache pas le film.
    Comme cette anecdote de la Bohème qu’il enregistre avant de la livrer à Georges Guétary
    pour qui elle est écrite. Il en garde ainsi les droits d’interprète. Le duo Grand Corps Malade et
    Mehdi Idir passe en revue une vie riche et profonde avec quelques accrocs pour faire bonne
    mesure, sans jamais en pousser plus loin les tourments moins sympathiques. Il montre bien
    des débuts auxquels personne ne croyait. Comme le dit Charles Aznavour conscient de ses
    défauts : « Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture
    et d’instruction, ma franchise, mon manque de personnalité. Ma voix ? Impossible de la
    changer. Les professeurs que j’ai consultés sont catégoriques : ils m’ont déconseillé de
    chanter. » C’est un séducteur, et un poète qui donnera plusieurs succès résistants au temps
    encore aujourd’hui. Monsieur Aznavour ressemble plus à une hagiographie, une biographie
    qui embellit son personnage, et son sujet. Chacun s’applique à donner vie à cette histoire, il lui manque juste une âme.

    Fiche technique
    Titre original et francophone : Monsieur Aznavour
    Réalisation et scénario : Grand Corps Malade et Mehdi Idir
    Musique : Varda Kakon
    Décors : Stéphane Rozenbaum
    Costumes : Isabelle Mathieu
    Photographie : Brecht Goyvaerts
    Son : Thomas Lascar et Élisabeth Paquotte
    Montage : Laure Gardette
    Production : Éric et Nicolas Altmayer et Jean-Rachid Kallouche
    Co-production : Arnaud Chautard et Ardavan Safaee
    Sociétés de production : Kallouche Cinéma et Mandarin et Compagnie, en co-production avec
    Beside Productions, Pathé Films et TF1 Films Production
    Sociétés de distribution : Pathé Films (France, Suisse romande) ; Alternative Films (Belgique), Pathé
    Films AG (Suisse romande), Sphère Films (Québec)
    Budget : 24,6 millions d’euros
    Pays de production : France
    Langue originale : français, arménien (quelques dialogues)
    Format : couleur
    Genre : biographie, drame
    Durée : 133 minutes
    Dates de sortie : 23 octobre 2024

    Distribution
    Tahar Rahim : Charles Aznavour
    Camille Moutawakil : Aïda Aznavour
    Gulia Avetisyan : Mélinée Manouchian
    Bastien Bouillon : Pierre Roche
    Marie-Julie Baup : Édith Piaf
    Lionel Cecilio : Gilbert Bécaud
    Victor Meutelet : Johnny Hallyday
    Hovnatan Avédikian : Misha Aznavourian
    Petra Silander : Ulla Thorsell
    Sharon Mann : l’interprète
    Rupert Wynne-James : Frank Sinatra
    Tiffany Hofstetter : Kimberly
    Elisabeth Duda : Jeanne
    Anaïs Spinelli-Herry : Michèle Mercier
    Tigran Mekhitarian : Missak Manouchian
    Ella Pellegrini : Micheline Rugel
    Cécile Auxire-Marmouget : Régine
    Roxane Barazzuol : Seda Aznavour, jeune

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