Cathy et Michel s’occupent d’une sapinière dans les forêts profondes du Jura. Un soir, en
rentrant d’une vente de Noël, Michel tombe sur un ours. Il évite de peu l’accident avec le
plantigrade mais percute la voiture d’un couple de touristes en pause au bord de la route. Le
résultat du mauvais sort se solde par deux morts et une carrosserie abimée. La vie n’est pas
facile à la campagne. Criblé de dettes, il pourrait bien, dans son malheur, tirer le gros lot.
Dans l’immédiat, il est urgent de se débarrasser des corps en maquillant la scène de crime en
accident. Cathy, grande lectrice de polars, possède la solution à leur malheur. Dans le coffre,
ils découvrent un sac avec un gros pactole, de quoi retrouver la joie de vivre. C’est sans
compter avec la scoumoune et une brigade de gendarmerie perspicace. La suite est une
farandole de situations qui ne font qu’empirer. On se demande bien où tout cela nous mènera,
à la case prison ou à « la vie est belle » ? Pour l’instant, le chemin du paradis semble bien
compromis.
C’est la troisième réalisation de Franck Dubosc, qui ne cache pas ici son inspiration du
cinéma des frères Coen. On pourrait aussi, avec l’ours, penser à Crazy Bear. Ce dernier
possède bien plus de similitudes, des cadavres à la pelle, un ours, un paquet de drogue. C’est
toute la force du début qui enchaine les situations improbables, dévoilant une galerie de
personnages paumés. Plus que la folie et le surréalisme des évènements, Un ours dans le Jura,
se la joue plus intimiste. Toutes ces vies semblent un peu perdues, en bout de course, à la
recherche d’un renouveau. Michel est un brave type silencieux qui espère qu’avec le temps,
tout s’en va. Cathy est plus active. C’est elle qui entraine le couple dans un cercle qui se
referme de plus en plus.
Face à eux, une bande d’immigrés payant leur passage d’une drôle de façon. Nous avons un
gendarme divorcé espérant encore que sa femme reviendra. La fille de ce dernier, plus libre,
mène sa vie sans préoccuper du qu’en-dira-t-on. Une adjointe du gendarme cherche à trouver
l’oiseau rare qui restera au nid. L’histoire de cet ours et des cadavres qui apparaissent et
disparaissent comme dans un spectacle de magie, transforme leur vie. Ils finiront au bout de la
route par trouver un nouvel équilibre. Ce chemin les conduit du pire au meilleur, en révélant
ce qu’il y a de mieux dans l’humanité. Le cinéma de Franck Dubosc s’intéresse à ces
personnages que la vie malmène pour les mettre face à face à leur dilemme existentiel.
C’est le handicap avec Tout le monde debout, le rapport père fille pour Rumba la vie. Dans Un
ours dans le Jura, on retrouve les mêmes thématiques, bien loin du Franck Dubosc comédien,
plus habitué à la comédie populaire. Le film s’inscrit dans un cinéma éloigné des villes,
s’intéressant à l’univers de la France rurale. C’est un exercice difficile, ni comédie, ni drame,
ni film noir mais un peu de tout cela. Il est porté par une bande de comédiens surprenants,
parfois à contre-emploi comme Franck Dubosc lui-même et Benoît Poelvoorde. Le résultat,
malgré un ou deux petits défauts (l’ours qui disparaît rapidement du paysage, la fin plus
conventionnelle), est qu’Un ours dans le Jura nous fait passer un agréable moment.


Fiche technique

Titre original : Un ours dans le Jura
Réalisation : Franck Dubosc
Scénario : Franck Dubosc et Sarah Kaminsky
Musique : Sylvain Goldberg
Décors : Sébastian Birchler
Costumes : Isabelle Mathieu
Photographie : Ludovic Colbeau-Justin et Dominique Fausset
Son : Antoine Deflandre, Alexandre Fleurant et Fabien Devillers
Montage : Audrey Simonaud
Société de production : Gaumont
Sociétés de distribution : Gaumont (France), Athena Films (Belgique), JMH Distributions (Suisse),
TVA Films (Québec)
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur — 2,39:1
Genre : comédie noire, thriller
Durée : 113 minutes
Dates de sortie : 10 novembre 2024 (Arras Film Festival)2 ; 1er janvier 2025
Distribution
Franck Dubosc : Michel
Laure Calamy : Cathy, la femme de Michel
Benoît Poelvoorde : Roland, major de la Gendarmerie
Joséphine de Meaux : Florence
Kim Higelin : Blanche
Mehdi Meskar : Samy
Emmanuelle Devos : Sabine
Anne Le Ny : la commissaire de police
Christophe Canard : Jean-Pierre, le curé
Louka Meliava : l’Iroquois
Timéo Mahaut : Dominique, dit Doudou.
Crédit Photo : UODLJ_1 (c) Julien Panié (c) 2024 Gaumont – Pour toi Public productions – France 2
Cinéma


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