La fin du monde approche, elle n’est plus pour demain. Stanislas, l’homme d’affaires, pensait se
goinfrer avec la bourse et une société au plus mal. Le premier jour de la fin du monde, c’est la fête à
neuneu, le jack pot, l’illumination, l’extase pour ce roi de la finance, ce rat des villes. Le deuxième
jour de la fin du monde, il rigole moins. C’est la chute comme en 29, les marchés financiers ont le mal
de mer. La bourse décroche, le fric c’est chic, fait place à la débrouille, la magouille, le système D.
Sauf que Stanislas et sa petite famille avec sa cuillère en argent dans la bouche, face au système D,
font figure de bras cassés. Son fils, plus écolo, s’en sort mieux, comme sa femme plus prévoyante. La
solution miracle, c’est le retour à la ferme. Le vert, les vaches et les cochons, les arbres et les petits
papillons. Problème, le rat des villes déteste la campagne. Il débarque dans son exploitation, achetée
pour faire un bon placement. Il faut s’adapter, mais ce n’est pas gagné. On court après les vaches qui
sont vaches, les sales bestioles profitant de la moindre erreur pour se carapater. Ils finiront par
appendre la première règle de ce nouveau monde. C’est la solidarité, l’entraide, le troc, comme dans
les premiers balbutiements de l’humanité.

Nicolas Vanier est connu comme spécialiste des grands espaces extrêmes, Le dernier trappeur, des
remakes de série télé des années 60, Belle et Sébastien, Poly. Après Champagne !, il adapte son
roman écologique d’un monde qui doit se réadapter. Il s’évade à la campagne, son nouveau terrain
de jeu, avec cette gentille fable écologique. Le discours est simple, il s’appuie sur des évidences : à
force de rendements, de pesticides, les sols et les paysans s’épuisent dans une lutte contre le climat
et les forces de la nature. La terre n’accouche plus que de mauvaises herbes daignant encore pointer
le bout de leur nez. Il faut revenir à l’essentiel, retrouver les vieilles graines qui ne sont pas
trafiquées. La deuxième leçon c’est qu’il serait temps que la nature reprenne ses droits et que les
hommes fassent preuve d’un peu plus d’humilité. C’est donc une fable du rat des villes et du rat des
champs qui devront apprendre à vivre ensemble au cœur des prés verts. Stanislas, avec tout son or,
retrousse ses manches et met les mains dans le purin. C’est tout un mode de vie, loin de la ville et ses
petites merveilles, portables, la bonne, le fric c’est chic. Là, tout le monde repart de zéro et doit
réapprendre la vie au grand air.
Chaque personnage remplit son rôle, celui de nous montrer une société perdue dans le labyrinthe de
l’argent pour Stanislas. La ferme à la campagne qui ne ressemble plus au Pain noir de Georges-
Emmanuel Clancier, mais à une cause perdue. Le fils du trader s’entiche d’écologie et de la petite
fermière. La jeunesse fatiguée de nos excès et de notre mauvaise foi face au climat, le respect de la
nature, trouveront une solution. Les femmes se montrent plus malignes que les hommes prêts à en
venir aux poings. L’écolo séducteur du coin, Bobby, un Yannick Noah parfait pour le rôle, est pris plus
au sérieux avec son éolienne. Tout ce petit monde devra accepter de changer, de travailler ensemble
et de trouver des solutions pour que le monde rêvé par les babas cool soit une réalité. La mise en
scène s’épanouit quand la caméra de Nicolas Vanier explore la nature, plus classique sur la ville. En
conclusion, cette gentille fable écologique, nous apprend que c’est beau les utopies solidaires. Le monde irait bien mieux sans les guerres et plus d’herbe verte que de billets verts. Je crains que
quand tout redeviendra parfait, on recommencera par se détester allègrement, comme avant.


Fiche technique
Titre original : C’est le monde à l’envers !
Réalisation : Nicolas Vanier
Scénario : Nicolas Vanier et Jérôme Tonnerre, en partie inspiré du roman
C’est le monde à l’envers ! (2022) de Nicolas Vanier
Musique : Matteo Locasciulli
Décors : Sébastian Birchler
Costumes : Mahemiti Deregnaucourt
Photographie : Cyrill Renaud
Montage : Raphaële Urtin et Isabelle Bassaglia
Production : Yves Darondeau, Emmanuel Priou et Sidonie Dumas
Sociétés de production : Bonne Pioche Cinéma et Secoya
Sociétés de coproduction : France 2 Cinéma et UMedia
Société de distribution : Gaumont
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur — 2,35:1
Genre : comédie dramatique d’anticipation
Durée : 114 minutes
Dates de sortie :16 octobre 2024
Distribution
Michaël Youn : Stanislas
Barbara Schulz : Sophie
Éric Elmosnino : Patrick
Valérie Bonneton : Constance
François Berléand : le père de Patrick
Yannick Noah : Bobby
Maïra Schmitt : Juliette
Nathan Gruffy : Léo

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