Gladiator II
Genre : Peplum
Pays : USA
Durée : 2h28
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs : Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen
« Du pain et des jeux » Juvénal.
Les années ont passé depuis la mort de Maximus Decimus Meridius. Seize ans plus tard,
Rome est toujours accro aux jeux du cirque. L’Empire romain est dirigé par les deux jeunes
empereurs, Caracalla et Geta. Il étend sa patte sur le monde méditerranéen. La Numidie se
révolte et les galères fendent les flots pour calmer la dernière cité. Vainqueur, le Général
Acacius ramène de nombreux esclaves et parmi eux, Lucius Verus. Il est le fils de Maximus et
Lucilla, sœur de l’ancien Empereur Commode, dernier des Antonins. Pour l’instant, Lucius
n’est qu’un simple esclave acheté par un marchand d’armes pour son école de gladiateurs. Les
destins du père et du fils semblent se recouper pour rejouer la même partition, mais peut-être
pas la même finalité. Dans l’ombre, Macrimus, esclave devenu maitre des gladiateurs,
complote contre les deux empereurs. Certains rêvent du retour de la République imaginée par
Marc Aurèle. L’histoire est en marche pendant que dans l’arène, Lucius Verus grimpe les
échelons pour devenir, comme son père, aimé des Romains. Les zones d’ombre se dévoilent,
une mère reconnaît son fils et les comploteurs avancent bientôt au grand jour, laissant derrière
eux un bain de sang. L’histoire n’est-elle qu’un éternel recommencement ?
« Pulte, non pane, vixisse longo tempore Romanos manifestum » (de bouillies et non de pain,
longtemps les Romains vécurent) Sénèque.
Cette suite est attendue du public comme les jeux du cirque des Romains. Ridley Scott renoue
avec le Péplum qu’il a contribué à remettre à la mode avec le premier Gladiator. Hélas, si le
film est visuellement impressionnant, les galères fendant les eaux, les murailles tombant sous
leurs assauts, le fond reste assez pauvre. Les jeux sont un festival d’images dantesques,
reproductions de batailles navales dans l’arène qui n’ont jamais eu lieu que dans la tête du
réalisateur, mais pourquoi pas. Fini les lions, place aux rhinocéros caracolant comme dans une
course hippique, des projectiles plus puissants que des missiles, des singes carnivores et des
requins (le tout souvent mal pixélisé) et bien d’autres effets spectaculaires.
Quant à l’histoire, si les deux empereurs fils de Septime Sévère, Caracalla et Geta ont bien
existé, comme Lucilla sœur de Commode, le reste appartient en grande partie à l’imagination
du scénariste. Pourtant, de ce que nous savons de son histoire (Caracalla assassine son frère),
la réalité dépasse la fiction. Le jeune Geta meurt dans un bain de sang sur les genoux de sa
mère. Caracalla s’illustre par ses campagnes contre les Germains. Il meurt assassiné par un
préfet du prétoire, Macrin. Vous me direz : « qu’importe la réalité pourvu que l’on ait
l’ivresse ». Nous retrouvons le complot commun à de nombreux péplums et les combats
grandioses dans l’arène. Denzel Washington est plutôt bon dans le rôle du traitre Macrinus,
plaçant ses pions lentement mais sûrement.
Pas de surprise au pays des gladiateurs, mais un retour avec beaucoup plus de moyens à l’âge d’or du
péplum mélangeant allégrement les époques et l’histoire de Rome. Il ne reste plus que « du pain et
des jeux », comme se moquait Juvénal dans son poème, critiquant un Empire décadent. Si l’origine
des gladiateurs porte à confusion, il est reconnu que les premiers jeux étaient plutôt des rites
funéraires. La gladiature nait dans le sud de l’Italie, elle évolue avec César les désacralisant pour
s’achever en 59 avec Néron et des jeux pour sa mère Agrippine. Conclusion, il nous reste un bon
divertissement, une série B visuellement impressionnante par les moyens déployés et les choix plus
romanesques qu’historiques, sur un scénario assez léger. Rassurez-vous, un troisième volet est d’ores
et déjà prévu, comme quoi le fond ne tue pas la forme.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre original : Gladiator II
Réalisation : Ridley Scott
Scénario : David Scarpa
Musique : Harry Gregson-Williams
Direction artistique : David Ingram
Décors : Arthur Max
Costumes : Janty Yates
Photographie : John Mathieson
Montage : Sam Restivo et Claire Simpson
Production : Lucy Fisher, David Franzoni, Michael A. Pruss, Ridley Scott et Douglas Wick
Producteurs délégués : Aidan Elliott, Laurie MacDonald et Walter F. Parkes
Sociétés de production : Scott Free Productions, Red Wagon Films et Parkes+MacDonald
Image Nation
Sociétés de distribution : Paramount Pictures (États-Unis et France)
Budget : 250 millions de $
Pays de production : États-Unis, Royaume-Uni
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : péplum
Durée : 148 minutes
Dates de sortie3 : 13 novembre 2024
États-Unis : 22 novembre 2024
Classification : interdit aux moins de 12 ans
Distribution
Paul Mescal (VF : Alexandre Bierry) : Lucius Verus / Hanno
Pedro Pascal (VF : Loïc Houdré) : Marcus Acacius
Connie Nielsen (VF : Françoise Cadol) : Lucilla
Denzel Washington (VF : Emmanuel Jacomy) : Macrinus
Joseph Quinn (VF : Cyril Descours) : Empereur Geta
Fred Hechinger (VF : Benjamin Bollen) : Empereur Caracalla
Lior Raz : Viggo
Tim McInnerny : Thraex
Alexander Karim : Ravi
Peter Mensah : Jugurtha
Derek Jacobi (VF : Jean-Pierre Leroux) : Sénateur Gracchus
Yuval Gonen : Arishat, l’épouse de Lucius Verus
Line Ancel : la concubine de Geta
Rory McCann : Tegula
Yann Gael : Bostar
Russell Crowe (VF : Marc Alfos) : Maximus Decimus Meridius (images d’archives du film
Gladiator)