Un film de: Olivier Hirschbiegelaffiche elser un héros ordinaire
Avec : Christian Friedel (Amour fou),  Katharina Schüttler (Un témoin pour cible),  Burghart Klaussner (Entre deux monde)
Durée : 1h54
Distributeur : Sophie Dulac Distribution
Sortie au cinéma : 21 Octobre 2015

Un jeune homme allemand, Georg Elser, parvient à installer une bombe sous le pupitre de la salle où Adolf Hitler doit faire une allocution, entouré de tous les dignitaires du parti nazi. La bombe fait des dégâts considérables, mais elle explose 13 minutes après le départ des officiels! Le jeune homme, arrêté par les allemands à la frontière suisse, est transféré à Munich où il est interrogé. Refusant de parler, il est atrocement torturé. En vain. Dans une succession de flashbacks on perçoit peu à peu la personnalité de Georg, on découvre un garçon pacifiste, bienveillant, rêveur, qui aime la fête les filles et la vie. En parallèle on assiste à la progression du nazisme dans son petit village natal. On voit la montée du fléau qui incite de pauvres gens à assujettir d’autres pauvres gens qui ne pensent pas comme eux. Cette population sans défense est victime d’exactions de plus en plus violentes.

Les nazis ne voulant admettre que ce modeste menuisier avait agi seul, le soumettent aux pires tortures pour qu’il livre le nom de ses complices et du commanditaire, alors que nous découvrons, nous spectateurs, qu’il dit la vérité

Ce film, terriblement poignant, nous fait voir l’émergence du nazisme chez des gens ordinaires, qui pourraient être vous ou moi. C’est en ce sens, à notre avis, qu’il est intéressant. Les scènes de torture sont difficilement supportables, mais peut être la brutalité des images était-elle nécessaire pour illustrer ici la puissance du Mal. En revanche, la scène de la pendaison qui s’attarde sur les interminables soubresauts du supplicié est insoutenable, son réalisme est dérangeant et inutile ici.

Georg Elser sera reconnu comme un résistant bien après la guerre, lorsque son histoire, tenue secrète par les nazis, sera enfin révélée. En sortant de la projection, on ne peut s’empêcher de se dire que si ce jeune homme avait réussi, on aurait évité cinq années de souffrance, 50 millions de morts, les camps d’extermination…il s’en est fallu de 13 petites minutes…

Christian de Rouffignac et Léa Berroche

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