Genre: Comédie

Pays: France

Durée: 1h30

Réalisateur : Anne Le Ny

Acteurs: Julia Piaton, Baptiste Lecaplain, Margot Bancilhon

Tante Bertille est issue d’une longue lignée de bourgeois friqués. Ils ont fait fortune dans la noblesse des sentiments sans spolier qui que ce soit. Enfin c’est presque ça. C’est en mai 68 que tout déraille, le fils aîné prend le goût de la révolution et de la contestation. Il décide de renier ce milieu petit-bourgeois et d’être de toutes les barricades. Il épouse Brigitte, petite prolétaire bossant en usine. Il pousse le vice jusqu’à partir et disparaître en Amérique du Sud avec les guérilleros. C’est à cet instant que notre histoire commence. Brigitte et ses enfants espèrent bien mettre la main sur l’héritage de la vieille tatie. L’arrivée d’une petite cousine légèrement fayote, Eloïse, bouscule les idées de paradis et de falbalas de nos révolutionnaires. Les petits n’avaient pas été tendres avec la damoiselle dans leurs jeunes années, plus souffre-douleur que bonne copine. La tatie acariâtre leur joue un dernier mauvais tour en donnant l’héritage à la pauvrette. Elle possède désormais toutes les armes pour une vengeance qui se mangera froide. Il reste à savoir à quelle sauce nos petits larrons seront mangés.

Anne Le Ny nous surprenait avec des histoires banales à pleurer que, par un coup de baguette magique, elle transformait en bonne comédie. La monnaie de sa pièce n’atteindra pas les sommets du genre. Il se classe dans ces comédies françaises ordinaires, choisissant la voie de la facilité, que l’on voit hélas un peu trop souvent en ce moment. L’idée était pourtant bonne d’une confrontation des prolétaires et des classes aisées comme l’avait fait Étienne Chatiliez en son temps. Il y avait de quoi surprendre et composer des personnages hauts en couleur. On retrouve des figures stéréotypées qui ne dépassent pas l’anecdotique. Les enjeux sont assez prévisibles et communs, le pouvoir de l’argent, la révolte, la vengeance, etc. Nous retrouvons la figure de l’artiste et une confrontation entre financiers et le monde de l’art qui manque de punch. De la même manière, le fil rouge de la meute avec le fils éthologiste spécialiste des loups méritait mieux. Miou Miou reste cantonnée à la pauvrette originaire de la classe ouvrière et un peu sotte. La voix off donne un côté fable que le film n’exploite guère. La figure revancharde d’Eloïse méritait un meilleur traitement. Elle pouvait donner à celle-ci ce côté piquant de la comédie française avec sa cohorte de bons jeux de mots et de situations perverses pleines d’humour. Nous avons l’impression, que tout est là pour s’envoler vers le rire, mais l’oiseau reste collé au sol. La prochaine fois nous ramènera peut-être la réalisatrice qui donnait de la saveur et du rire aux choses communes.

Patrick Van Langhenhoven journaliste

 

Fiche technique

Réalisation et scénario : Anne Le Ny
Montage : Véronique Lange
Musique : Éric Neveux
Production : Bruno Levy
Société de production : Move Movie, UGC, France télévisions, Canal+
Distribution : UGC Distribution
Date de sortie : 10 janvier 2018

Distribution
Julia Piaton : Eloïse
Baptiste Lecaplain : Nicolas
Miou-Miou : Brigitte
Margot Bancilhon : Charlotte
Alice Belaïdi : Asia
Anémone : Bertille
François Morel : voix du narrateur
Sâm Mirhosseini : Goran
Anthony Vuignier : Edouard
Cecile Rittweger : Galeriste

A lire également