Genre: Drame

Pays: USA

Durée: 1h40
Réalisateur : Bob Nelson

Acteurs: Clive Owen, Jaeden Lieberher, Maria Bello

Walt traine depuis longtemps son spleen et ses mauvais penchants qui lui jouent des sales tours. Il ne voit son fils que le week-end et son ex coule des jours tranquilles avec un autre homme. Il ne lui reste plus rien que l’alcool, rajoutez à cela une bonne dose de scoumoune sur son jardin où ne pousse plus que la mauvaise herbe. Bonnie, son ex, s’absente quelques jours et lui laisse la garde d’Anthony, leur fils. À la maison, les lois du Seigneur guident chaque jour et les actions de chacun. Ce jour-là, à la confession hebdomadaire, le petit aligne zéro péché aux Tables de la loi. Anthony adore ce père qui s’évapore et semble de plus en plus se perdre dans le courant de l’existence. La poisse pourrait enfin changer de camp et s’en aller s’occuper d’autres lieux. Walt commence un nouveau boulot de charpentier ce lundi. Le week-end est donc la promesse d’un espoir, une petite braise qui grandit dans le foyer de son cœur. Il montrera enfin à son fils qu’il est un homme de confiance. Le vol de sa boite à outils et sa quête urbaine les entraine dans une balade en ville. Elle pourrait être le moyen de resserrer les liens, de retrouver le chemin du cœur. Pendant ces deux jours, Walt retrouve la confiance d’Anthony qui, lui, augmente sa ligne de péchés. Qu’en est-il de la boite à outils ? Ça, c’est à vous de vérifier en osant emprunter leur route.

Bob Nelson, scénariste et acteur, nous livre une première réalisation en forme d’hommage au Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica. Ce dernier est souvent présenté comme l’archétype du néo-réalisme italien. Bob Nelson prend pour point de départ le vol de la boite outils et les liens entre le père et le fils comme dans le film de Vittorio De Sica. Pour le reste, il nous entraine dans une balade urbaine où, peu à peu, ce petit garçon innocent, sans péché, apprend la vie. En un week-end, Anthony transgresse une longue liste, allant de ne pas voler à « tu ne tueras point ». La mère et le beau-père sont de fervents pratiquants, et il n’échappe pas à cette ambiance rythmée par les voies de Dieu. On dit qu’elles sont impénétrables. Dans cette quête avec son père, il découvre la réalité de l’existence. En parallèle, le père subit une rédemption profonde. Anthony choisit le murmure de son cœur et passe outre les lois du Seigneur. Il a comme unique objectif celui de sauver son père du néant.

C’est en cela que le film s’émancipe du Voleur de bicyclette. Il choisit un autre regard, celui de l’enfant avec un jeune acteur, Jaeden Lieberher, excellent. Le film repose en partie sur ses épaules et celles de Clive Owen, toujours au top. La mise en scène épouse le néoréalisme et le documentaire, laissant le spectateur imaginer des situations différentes pour mieux le surprendre. L’histoire repose sur la douceur et les non-dits pour nous emporter au cœur de la réalité. Chaque situation ne fait que les rapprocher pour atteindre la complicité parfaite. The Confirmation tire son titre de la communion que doit faire Anthony le week-end suivant. Il s’ouvre sur une scène de confessionnal, donnant le ton à l’histoire qui suit. La mère prévient son ex : « Walt, ne l’entraine pas dans tes débauches habituelles ». Il doit rester innocent pour sa communion. La vie n’est pas innocence nous dit le film. Elle se compose de la somme des règles que nous brisons pour grandir. C’est ainsi que les hommes vivent, entre ange ou démon, suivant la route qu’ils suivent. C’est dans ce relief sans bien ni mal, à l’image de notre quotidien, que The Confirmation trouve sa force et sa différence. A l’image d’une vague, notre quotidien devient le terreau d’histoires universelles qui nous dépassent.

Patrick Van Langhenhoven journaliste

Fiche technique

Titre original et français : The Confirmation
Réalisation et scénario : Bob Nelson
Photographie : Terry Stacey
Montage : Steven Rasch
Production : Bob Nelson et Todd Hoffman
Musique : Jeff Cardoni
Société(s) de distribution : Saban Films
Pays d’origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue : anglais
Genre : Drame
Durée : 90 minutes
Dates de sortie : 12 janvier 2018 (e-Cinéma)

Distribution

Clive Owen : Walt
Jaeden Lieberher : Anthony
Maria Bello : Bonnie
Robert Forster : Otto
Tim Blake Nelson : Vaughn
Patton Oswalt : Drake
Matthew Modine : Kyle
Stephen Tobolowsky : Père Lyons
Spencer Drever : Allen
Michael Eklund : Tucker
Ryan Robbins : Trout

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