ldr_aff_400x533_ok.inddertrand,  un cinéaste reconnu voudrait introduire dans son prochain film un tableau qui ferait appel à l’imaginaire du spectateur en faisant naître chez lui des émotions qui viendraient en contrepoint de celles crées par la pellicule. Il va être accompagné dans sa recherche par Celia, une historienne de l’art qui devra le guider vers des œuvres sensées correspondre à son attente. Oui mais voilà : il n’a qu’une idée floue de ce qu’il veut,  bien qu’habité par  un sentiment profond de la nécessité de ce tableau.  Que devrait-il  représenter? Un monstre ? Peut-être ! Animal ou personnage ? Peut-être un personnage féminin… Cette quête nous fait parcourir des musées, non pas en visite guidée, mais en amateur éclairé qui va s’attarder sur telle ou telle toile. Celia  nous fait partager les émotions que font naître chez elle ces œuvres. Rien de didactique ici, mais plutôt des  échanges entre le tableau et elle. Une scène particulièrement troublante  fait intervenir une admiratrice de Balthus, une américaine qui nous livre sa lecture, les phantasmes que cette « Alice dans le miroir » lui inspire.

Tout est étrange ici, les relations entre les personnages, les situations, les phrases inachevées qui dénotent les atermoiements, les errances de la pensée du cinéaste en proie aux affres de la création, son approche des femmes, et même ce dos dévoré par une mystérieuse tache rouge qui va grandissante, une tache qui va à la fois inquiéter Bertrand et le fasciner par sa monstruosité…

Un très beau film dont chaque image a du sens, riche de ses évocations de la difficulté, de la beauté, de la noblesse et de certains aspects, qui pourraient paraître parfois dérisoires, de la création artistique.

Bertrand Bonello, compositeur et cinéaste, qui joue ici son propre rôle, est également l’auteur de la musique du film.

Christian de Rouffignac et Léa Berroche

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