Genre : Policier

Pays : Italie

Durée : 2h05

Réalisateur : Andrea Di Stefano

Acteurs : Pierfrancesco Favino, Linda Caridi, Antonio Gerardi   

“Vous qui entrez, laissez toute espérance.” « Lasciate ogne speranza, voi ch’intrate. » Dante Alighieri.

C’est la dernière nuit de service à Milan pour l’inspecteur sans histoire Amore. Il s’est bien gardé de franchir la ligne, il n’a jamais tiré un seul coup de feu. Même sa belle-famille mafieuse ne l’a pas entraîné dans son sillage. Amore forme un couple parfait, heureux avec Viviana qui prépare ce soir-là une petite fête pour son départ à la retraite. Seulement, les bonnes intentions peuvent se transformer en cauchemar. En sauvant un ponte de la mafia chinoise et en acceptant un petit service sans histoire, il ignore qu’il vient de franchir la fameuse ligne. C’était juste une simple balade sans conséquence qui devait payer les études de sa fille. Ce soir-là, Amore doit quitter la fête pour se rendre sur une scène de crime, la dernière de toute une vie d’honnête homme au service de la Justice. La nuit sera longue et l’enfer n’est-il pas toujours pavé de bonnes intentions ? Que fera l’honnête homme face aux démons ?

« Au milieu du chemin de notre vie, je me retrouvai dans une forêt obscure dont la route droite était perdue. » La divine comédie Dante.

Le film s’ouvre sur un plan séquence magnifique, survolant la ville des quartiers chics du centre à ceux, plus simples, de la Stazione di Milano. Il se glisse par la fenêtre pour entrer dans une fête et revenir dix jours plus tôt. C’est le cheminement d’un flic ordinaire qui n’a jamais fait de vagues. Jusqu’ici, tout allait bien malgré une belle-famille liée à la mafia. Amore et sa deuxième femme, Viviana, savaient rester à l’écart. Un salaire de flic et une retraite minable le décident à accepter un transport sans histoire. Le film prend le ton du thriller conventionnel, celui d’un brave type embarqué malgré lui dans une sale histoire. Le grain de sable finit par enrayer la machine ? Soudain tout déraille et il est question de survivre.

La musique, aux allures moriconiennes de Santi Pulvirenti accompagne cette route de décisions vers l’enfer ou le paradis. L’image en 35 mm sur pellicule nous rappelle ces films de Melville, Sergio Leone, aux ambiances crépusculaires. La lumière et les ténèbres se disputent l’âme d’un honnête homme qui devra sortir du tunnel de lumière pour espérer s’en sortir. C’est bien la route qui est la plus importante dans chaque choix que fait Amore. C’est dans le fond de l’âme que le film creuse une autre piste que celle, conventionnelle, d’un récit policier. Le suspense est maintenu jusqu’à la fin, même si très vite le spectateur se doute des enjeux. L’intérêt est de se laisser porter, de chercher dans l’ombre les moments de bascule, de la chute.

Andrea Di Stefano est-il le réalisateur des choix ? Après deux expériences américaines, Paradise Lost choisir entre Escobar et le Paradis avec Maria, The Informer, une autre question de choix, Andrea Di Stefano revient au pays pour un polar aux ambiances américaines. Nous prendrons pour preuve une course poursuite que n’aurait pas reniée Michael Mann. C’est pourtant dans le cinéma italien et sa capacité à décortiquer le social, une police mal payée et mal considérée, et l’âme d’un honnête homme qu’il trouve sa voie. Dans ces moments de grâce portés par l’excellent Pierfrancesco Favino et des seconds rôles forts, Dernière nuit à̀ Milan touche presque à la tragédie antique, à l’enfer de Dante.

PATRICK VAN LANGHENHOVEN

Fiche technique

Titre original : L’ultima notte di Amore

Titre français : Dernière Nuit à Milan

Réalisation et scénario : Andrea Di Stefano

Musique : Santi Pulvirenti

Décors : Carmine Guarino

Costumes : Olivia Bellini

Photographie : Guido Michelotti

Montage : Giogio Franchini

Son : Alessandro Rolla

Production : Marco Cohen, Marco Colombo, Fabrizio Donvito, Benedetto Habib, Francesco Melzi d’Eril et Daniel Campos Pavoncelli

Producteur délégué : Alessandro Mascheroni

Producteur exécutif : Fabio Lombardelli

Sociétés de production : Indiana Production et Memo Films

Sociétés de distribution : Universal Pictures

Pays de production : Italie

Langue originale : italien

Format : couleur — 2,35:1

Genre : Thriller

Durée : 125 minutes

Dates de sortie : 7 juin 2023 (en salles)

Distribution

Pierfrancesco Favino (VF : Joël Zaffarano) : Franco Amore

Linda Caridi (VF : Cindy Tempez) : Viviana

Antonio Gerardi (VF : Bruno Magne) : Cosimo

Francesco Di Leva (VF : Jean-Rémi Tichit) : Dino

Camilla Semino Favro (VF : Julia Bouteville) : Daria, l’adjudante

Martin Francisco Montero Baez (VF : Kaycie Chase) : Ernesto

Mao Wen (VF : Bô Gaultier de Kermoal) : le boss chinois

Xu Ruichi (VF : Anatole Yun) : le gendre chinois

Matilde Vigna (VF : Sandrine Moaligou) : Nureyev

Emiliano Brioschi (VF : François Delaive) : Fulvio

Fifi Wang (VF : Sophie Chen) : Feifei

Anna Coppola (VF : Isabelle Leprince) : la procureure

Francesco Villano (VF : Yann Guillemot) : Commissaire Sarno

Carlo Gallo (VF : Hughes Boucher) : Tito

Alfonso Veneroso (VF : Eric Peter) : Lieutenant Attili

Pang Bo : Mission

Shi Yang Shi : Chunba

A lire également