La nuit n’en finit pas
Genre : Policier
Pays : France
Durée : 90 mn
Réalisateur : Nicolas Picard-Dreyfuss Acteurs : Les petits meurtres d’Agatha Christie 70 saison 3 La nuit n’en finit pas
Le commissaire Gréco, comme Juliette, débarque pour prendre ses fonctions à Lille. C’est la première femme à occuper un poste important au sein de la police dans ces années soixante-dix. On espère que cette expérience sera la première d’une longue lignée d’enquêtrices. Pour l’instant, elle a fort à faire avec tous ces mâles dans une société patriarcale où l’homme est roi. C’est donc sous les remarques narquoises de ses collègues qu’elle se lance dans une première enquête. L’acteur à succès Richard Plank vient d’être retrouvé ad patres dans sa caravane. L’ambiance n’est plus au beau fixesur le lieu du tournage, immobilisé comme pour un confinement. Annie Gréco devra faire preuve de tact et d’autorité pour imposer sa touche et obliger toute son équipe à ne pas courir devant sans elle. La bande aurait tendance à jouer la carte de l’oubli, mais leur patron en jupon est une femme qui en a ! La belle commence par prendre comme second l’imprévisible Max Beretta, prêt à sortir son urinoir (flingue en argot) et ses poings au moindre prétexte. Ce sanguin est capable du pire lorsqu’on insulte sa bourgeoise. La quête du criminel, de la criminelle, n’est pas de tout repos. Elle se complique avec la venue de Rose Bellecour, la psychologue de l’actrice principale et à son temps perdu, de l’enquête. Le nouveau trio est en place, dans un ballet aérien de couleur psychédélique, orange et vert pomme. Il ne reste plus qu’à résoudre ce premier meurtre d’une longue série prometteuse.
C’est avec la larme à l’œil que nous quittions l’équipe précédente dans la plus longue saison des Petits meurtres. Nous voici au cœur des années soixante-dix, bouillonnantes, foisonnantes, en pleine révolution sociale et culturelle. C’est la grande vague des hippies bientôt transformés en babas cool, le règne du macho et de la drague lourde. La torgnole facile et le bottin sont remplacés par la psychologie et l’introspection,plus fine, dans les commissariats, enfin presque. Le décor prend des couleurs vert pomme, orange et psychédéliques. Les Petits meurtres sont une alchimie savante de rire, d’une époque, d’Agatha Christie et de suspense. C’est une galerie de personnages hauts en couleur, à forte personnalité. Gréco ne détonne pas derrière le commissaire Jean Larosière (années 30interprété par Antoine Duléry), et Swan Laurence (années 60avec Samuel Labarthe dans le rôle). Elle possède un caractère bien trempé qui s’affirmera au long des enquêtes. Pour l’instant, elle s’impose dans un monde de machos aux chemises improbables et aux pantalons aux coupes larges. L’ensemble est toujours mené avec doigté et subtilité, représenté par Gréco et la petite nouvelle aux allures d’Amélie Poulain, Rose Bellecour. Cette dernière est issue d’une famille aisée mais choisit la psychologie qu’elle manie avec art. C’est la grande explosion des nouvelles tendances qui donneront le New Age et l’exploration de notre psyché. Le dernier pion dans notre équipe d’enquêteurs est un flic dans la tendance de l’époque. Beretta, sous son masque de gros bras prêt à dégainer, est un tendre qui s’ignore et que Rose ne manquera pas de bousculer. Nous retrouvons la formule chère aux Petits meurtres du trio bancal s’avérant beaucoup plus complexe. Il reste peu d’Agatha Christie dans cette Nuit remaniée aux couleurs du Coq gaulois, peut–être la romance en deuxième lecture. Pour finir, le décor nous plonge dans une époque mythique avec ses hippies et pas mal d’herbe qui fait rire. Gréco établit ses quartiers dans un hôtel, faute de logement de fonction convenable. Tout est en place pour une nouvelle saison qui devrait très vite s’imposer. Dès le premier épisode, on sent la complicité et l’amusement des acteurs principaux prenant rapidement leurs marques. C’est un démarrage prometteur pour une Nuit qui sera longue.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
LES PETITS MEURTRES D’AGATHA CHRISTIE 70’s
saison 3
Scénariste : Flore Kosinetz et Hélène Lombard
D’après La nuit qui ne finit pas d’Agatha Christie édition Lattès
Réalisateur : Nicolas Picard-Dreyfuss
Distribution:
Arthur Dupont (Max Beretta)
Emilie Gavois-Kahn (Annie Gréco)
Chloé Chaudoye (Rose Bellecour)
Quentin Baillot (Servan Legoff)
Benoit Moret (Jacques Blum)
Romane Portail (Anna Miller)
Lionel Erdogan (Tom Marsan)
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