1969. May et John se rencontrent, à peine âgés de 16 ans. 10 ans plus tard, le même schéma se  répète. John refuse de nouveau l’invitation de May, à la rejoindre sur la piste de danse. Les retrouvailles dans cette boîte de nuit changera pour toujours le destin des deux personnages.

Dans ce huit clos, Anais Demoustier est hypnotisante, et plus que jamais crédible dans le rôle de May. Passant 25 ans de sa vie à attendre une chose énigmatique sur le point d’apparaître, elle le fera aux  côtés de l’envoûtant, maladroit, et attachant John (Tom Mercier). 

Magistrale, Béatrice Dalle, quant à elle, physionomiste et conteuse, raconte d’une voix  enchanteresse l’histoire d’amitié et d’amour du duo. Perchés sur les hauteurs du club, le tandem sensationnel admire la horde qui s’active sous ses yeux. Retraçant avec brio des événements historiques, comme l’accès au pouvoir de Mitterrand ou la chute du mur de Berlin, Patrick Chiha propose un conte de fées, sans cesse rattrapé par une réalité poignante.  

Des débuts de la disco à la techno, les néons saisissants enveloppent la foule. Des costumes kitsch glamourisés des années 70, aux corps dénudés du début des années 2000, les années défilent dans une grande fluidité. Privilégiant parfois un lyrisme prononcé à une profondeur psychologique, les longueurs se font de temps à autre ressentir.

Néanmoins, Anais Demoustier et Tom Mercier tiennent  savamment le rythme. Oeuvre singulière, « La bête dans la jungle » est plus que tout un drame  contemplatif et mystique.

LEROY SARAH

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