Fellini


Fellini se définissait comme « un artisan qui n’a rien à dire mais qui sait comment le dire ».
C’est un des grands réalisateurs du cinéma italien. Son œuvre peut se lire comme une satire de la société italienne, passant du néoréalisme à un cinéma plus baroque, onirique et flamboyant. Il revendique l’absence de frontière entre le rêve, l’imaginaire et le monde réel. I Vitelloni parfois appelé Les Inutiles, est son deuxième film. Il contient déjà toutes les
racines des suivants. Lion d’argent à Venise en 1953, il lance la carrière internationale du réalisateur. Il faut mentionner La Strada, tourné en 1954, troisième film et déjà un incontournable de l’histoire du cinéma. La Dolce Vita en 1960, prend le milieu mondain de Rome et les dessous de la presse à scandales en toile de fond. Il obtient la Palme d’or au Festival de Cannes. La scène de la fontaine reste une séquence mythique, reprise en hommage par de nombreux réalisateurs par la suite. Huit et Demi marque un autre
passage dans la carrière de Fellini. Il découvre l’œuvre de Carl Jung et comprend que ses « perceptions extrasensorielles » sont les manifestations psychiques de l’inconscient.
Fellini Roma appartient à la trilogie de la mémoire avec Les Clowns en 1970, et Amarcord en 1973. C’est donc un voyage au cœur d’une œuvre exceptionnelle que parcourent nos lycéens avec, en bout de course, une conférence pour mieux en saisir toute l’importance et la richesse.


Patrick Van Langhenhoven

I Vitelloni de Federico Fellini – Italie, 1953
Avec Franco Interlenghi, Alberto Sordi, Franco Fabrizi, Leopoldo Trieste, Riccardo Fellini…
Dans une petite cité balnéaire du nord de l’Italie, cinq amis assistent au dernier événement de la saison, l’élection de Miss Sirène 1953. Moraldo le benjamin rêveur, Fausto le don Juan, Alberto le boute en train, Leopoldo le poète et Riccardo le troubadour sont des Vitelloni : de jeunes adultes
désœuvrés de l’après-guerre qui vivent toujours chez leurs parents, végètent dans le cadre monotone de la province et rechignent à se lancer dans la vie. Ils passent leur temps à jouer au billard, traîner aux terrasses des cafés et déambuler, la nuit venue, dans les rues vides de la ville endormie. Ils
s’entretiennent de farces, de bons mots, de projets futiles, au risque de voir leur jeunesse leur passer sous le nez.

La Dolce Vita – 1960
Avec Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée
Marcello Rubini a quitté sa province italienne pour Rome dans le but de devenir écrivain. Mais celui-ci est devenu chroniqueur dans un journal à sensations. Il fait donc la tournée des lieux dans lesquels il est susceptible de décrocher quelques scoops afin d’alimenter sa chronique. Un soir, las
de la jalousie maladive de sa maîtresse Emma, il sort avec Maddalena. Le lendemain, Sylvia, une grande star hollywoodienne, fait son arrivée à Rome…

Huit Et Demi – 1963
Avec Marcello Mastroianni, Anouk Aimée, Sandra Milo
Un cinéaste dépressif fuit le monde du cinéma et se réfugie dans un univers peuplé de souvenirs et de fantasmes. Surgissent des images de son passé : son enfance et l’école religieuse de sa jeunesse,
la Saraghina qui dansait sur la plage pour les écoliers, ses rêves fous de « harem », ses parents décédés. Dans la station thermale où il s’est isolé, son épouse Luisa, sa maîtresse Carla, ses amis,
ses acteurs, ses collaborateurs et son producteur viennent lui tourner autour pour qu’enfin soit réalisé le film sur lequel il est censé travailler.

Fellini Roma – 1972
Avec Peter Gonzales, Pia De Doses, Marne Maitland
Rome de 1930 à nos jours vue par un de ses admirateurs, Federico Fellini. Fresque monumentale où réalité et fantasmes sont étroitement mêlés. Fellini n’aimait pas voyager. C’est donc à Rome qu’il tourna la plupart de ses films. Dans Fellini Roma, la ville de ses rêves est à la fois le décor et le
sujet du film. Refusant l’intrigue, le cinéaste mêle reportages, souvenirs d’enfance, rêveries et farces les plus folles, sous forme de saynètes spectaculaires. De la Rome des années trente, où il débarque de sa province natale, jusqu’aux années 70, en passant par la période fasciste, il filme une
ville en pleine ébullition avec ses monuments, ses bordels, ses défilés de mode, ses embouteillages et ses tournages.

I Vitelloni est accompagné d’une conférence de Marie-Pierre Lafargue.
Diplômée de l’École Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse, intervenante cinéma au sein de l’association Ciné 32, elle enseigne le cinéma au département Art & Com de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Elle est également co-auteure du Dictionnaire du cinéma italien. Ses créateurs de 1943 à nos jours (Editions Nouveau monde, 2014).

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