Tunnel to Summer
Genre: drame
Pays: Japon
Durée: 1h24
Réalisateur : Tomohisa Taguchi
Acteurs: Oji Suzuka, Marie Iitoyo, Seiran Kobayashi
Cette histoire commence sur un quai de gare. Une jeune fille silencieuse, une légende et un
parapluie. C’est ainsi que Kaoru fait la connaissance d’Anzu, la nouvelle élève de sa classe. Il
faudra plusieurs cerfs sur la voie retardant le train et quelques heures d’attente pour que les
cœurs se délient. Ils cachent chacun un secret, des blessures qui les rapprochent. Ils possèdent
un rêve profond qu’une vieille légende pourrait bien concrétiser. On raconte que le tunnel
d’Urashima peut exaucer vos vœux les plus chers. Il existe un prix à payer, le temps défile
autrement dans ce monde parallèle. Les secondes deviennent des heures et les heures des jours
qui s’égrènent dans le vent caressant les arbres. Anzu aide Kaoru dans sa quête pour faire
revenir du royaume des morts sa petite sœur, morte par sa faute. La jeune fille espère que son
rêve secret se réalisera, quitte à en payer le prix. Ils ignorent que le tunnel cache une autre
réalité. Comme le dit la chanson « Le vent l’emportera. Tout disparaîtra mais le vent nous
portera ».
Entre action et romance, le cinéma d’animation japonais, depuis les années cinquante avec Le
serpent blanc, premier essai, explore de nombreuses thématiques. Ce n’est que dans les
années quatre-vingt qu’il devient un genre à part entière. Depuis, il n’a cessé de nous
surprendre, entre Disney et sa magie des contes de notre enfance et Paul Grimault et consorts
en France. Tomohisa Taguchi est surtout connu pour ses animations plus musclées, une jeune
aventurière sur sa moto dans Kino’s Journey: The Beautiful World The Animated Series
(2017), et Bleach ( 2022). Il adapte avec succès un roman pour jeunes adultes, Tunnel
Summer de Mei Hachimoku, sorti depuis en manga chez Mangetsu. Il appartient au genre des
« light novels », un ensemble de nouvelles sur la vie quotidienne, avec un fond fantastique en
plus aprofondi. C’est une balade intérieure dans l’âme de deux jeunes collégiens qu’une
douleur profonde finit par lier.
C’est d’abord dans le silence d’un quai de gare que s’éveille la parole. Anzu est une élève
intelligente qui vient de Tokyo. Elle est silencieuse et se mêle peu aux autres élèves plus
futiles. Elle cache un rêve qu’elle finit par dévoiler à Kaoru. Lui porte une blessure indélébile,
la mort de sa petite sœur. Il vit avec son père alcoolique, parfois violent. Anzu et Kaoru sont
liés par bien plus que cette légende du tunnel. C’est d’abord le deuil qui les hante, de façon
différente tous les deux. L’envie de réussir sa vie, la confiance en soi, sans ressembler aux
adultes qui les entourent. C’est le père pour Kaoru et l’absence de parents pour Anzu. Au
milieu des scènes de la vie quotidienne prenant les couleurs de la romance se glisse le tunnel,
plus fantasmagorique. Il représente peut-être leur monde intérieur, cet univers que nous
rejetons parfois. En l’explorant, ils se confrontent à leur part d’ombre et de lumière pour
trouver la bonne voie dans la vie.
Tout ceci ne va pas sans sacrifice ni perte. Il faut accepter que le passé reste derrière nous et
plonger dans l’avenir. L’un et l’autre sont encore trop embarrassés par hier pour se propulser
vers demain. Peu à peu, aujourd’hui ici et maintenant se glissent dans leur histoire pour leur
proposer une autre vision de demain. Les couleurs, les symboles, les arbres aux feuilles
d’automne couverts de photos représentent peut-être les albums des vies passées. L’eau est
souvent présente dans la symbolique des origines, jusqu’à se perdre dans l’océan. Le
graphisme est simple mais assez bien travaillé, avec des séquences magnifiques, oniriques, du
tunnel et la fête et ses lampions suspendus dans l’air du temps. C’est une belle romance, tout
en douceur et non-dits qui se bâtit jour après jour. Nous retrouvons le poids du silence, des
non-dits qui peu à peu s’évaporent pour donner la parole au plus beau des sentiments,
l’amour. Il faut peu de chose pour dire je t’aime, juste un petit souffle de vent sur les cœurs…
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre original : 夏へのトンネル、さよならの出口, Natsu e no tunnel, Sayonara no deguchi
Réalisation : Tomohisa Taguchi
Scénario : Tomohisa Taguchi et Mei Hachimoku
Animation : Tomomi Yabuki
Décors : Yuki Hatakeyama
Musique : Harumi Fuuki
Production : Matsuo Ryoichiro, Akenosuke Kanazawa, Makiko Mameda et Keijirō Taguchi
Société de production : CLAP
Société de distribution : Anime Limited
Pays de production : Drapeau du Japon Japon
Langue originale : japonais
Format : couleur — 2,35:1
Genre : Animation
Durée : 83 minutes
Dates de sortie : 12 juin 2023 (Festival international du film d’animation d’Annecy 2023), 5 juin
2024
Distribution
Marie Iitoyo : Anzu Hanashiro
Ouji Suzuka : Kaoru Touno
Tasuku Hatanaka : Shouhei Kaga
Arisa Komiya : Koharu Kawasaki
Haruka Terui : Hanamoto-sensei
Rikiya Koyama : le père de Kaoru
Seiran Kobayashi : Karen Touno
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