Indiana Jones et le Cadran de la Destinée
Genre : Aventure
Pays : USA
Durée : 2h34
Réalisateur : James Mangold
Acteurs : Harrison Ford, Aïssam Bouali, Phoebe Waller-Bridge


Indiana Jones s’apprête à quitter le Hunter College de New York pour profiter d’une retraite bien méritée.
L’arrivée de sa filleule, Helena Shaw, le ramène dix ans plus tôt quand il tentait d’arracher aux nazis la
moitié du Cadran d’Archimède. Ce dernier indique les failles temporelles pour passer d’une époque à une
autre. On imagine, aux mains des nazis, ce qu’il aurait permis. Helena, maintenant jeune fille, a bien
changé. Elle est devenue une arnaqueuse accomplie. Elle vole le cadran qu’Indi avait conservé, peu
convaincue de son utilité. Elle n’est pas la seule à courir après l’objet mythique. Jürgen Voller, un ancien
nazi à qui Indiana Jones a repris le cadran il y a dix ans, veut le récupérer aussi. C’est d’abord à Tanger
que notre aventurier retrouve sa filleule pour faire capoter les enchères du Cadran. Une course poursuite
s’engage pour retrouver l’autre moitié et décrypter cette machine à voyager dans le temps. Il est temps de
nouveau reprendre son fedora usé, le fouet incontournable et son blouson de cuir pour une dernière virée.

La saga Indiana Jones est devenue, à l’image des James Bond, une série mythique qui traverse les âges
comme Harrison Ford. Les aventuriers de l’arche perdue (1981), Indiana Jones et le temple maudit
(1984), Indiana Jones et la dernière croisade (1989) et Indiana Jones et le royaume du crâne de Cristal
(2008) sont tous réalisés par Steven Spielberg. La légende dit que l’idée d’un James Bond archéologue nait
sur une plage. Les films se composent d’une séquence d’ouverture, d’un soupçon d’humour et de beaucoup
d’action, comme dans les James Bond. C’est toute une mythologie que construisent George Lucas et
Steven Spielberg, un archéologue idéal se lançant en quête d’objets mythiques, l’arche d’alliance au
Moyen-Orient, un joyau mythique en Asie, le Graal Pétra en Jordanie et le Crâne de Cristal d’Akator en
Amérique du sud. Depuis longtemps, Harrison Ford évoquait l’idée de reprendre le personnage. Il fallait
un réalisateur à la hauteur du projet pour un dernier tour de piste avec Indi.

James Mangold possède toutes les qualités pour se couler dans ce Cadran de la Destinée. Il joue à la fois
sur les codes de la franchise, l’exotisme, les nazis, la trahison, un objet mythique, la machine
d’Anticythère, et des personnages hauts en couleur. Il ne se contente pas de suivre la ligne mais apporte sa
part personnelle avec la question du héros qui, dans les années soixante est remplacé par ces types qui
marchent sur la Lune. C’est la séquence du défilé avec cette course poursuite d’anthologie à cheval. Indi
croise les cosmonautes que l’on fête. Ils échangent un regard, comme un passage de témoin des vieux
héros aux nouveaux. Le passage se fait aussi, plus subtilement, vers sa filleule qui pourrait reprendre de
façon plus moderne la quête du vieux professeur. Indiana Jones courait un peu après des chimères qui
n’étaient qu’un rêve et devenaient réalité. Le mystère, le mysticisme et la légende sont moins présents,
c’est plus le temps et les recherches qui importent.

Dans le film, la machine sert à dévoiler les failles temporelles. C’est le rêve pour un archéologue
découvrir en vrai les pierres qu’il fouille. Comme toujours, Indiana est sceptique à ce sujet. Pour en
revenir à la vraie Anticythère, les scientifiques parlent d’une superbe ingénierie défiant les capacités
technologiques des Grecs anciens. Il s’agirait d’un calculateur astronomique prédisant des évènements, les
éclipses, les phases de la Lune, la position des cinq planètes connues à l’époque. Il renvoie dans le film
aux premiers pas sur la Lune. De nombreux effets miroirs parcourent le récit, s’interpellant les uns les

autres. Helena Shaw est une jeune femme roublarde, plus intéressée par l’argent que par la magie des
objets. On ne rêve plus, on reste pragmatique. Elle possède un petit côté Lara Croft, autre icône qui doit
beaucoup à Indiana Jones.

Pour le reste, le film nous transporte surtout en Europe et sur le bassin méditerranéen. Mads Mikkelsen
est un ancien nazi, froid, sans âme, qui rêve du Reich de 3000 ans et qui a permis la conquête de la Lune,
autre renvoi à l’espace. Ce dernier opus possède quelques défauts qui le classent néanmoins comme un
bon épisode mais nous aurions aimé un feu d’artifice pour la fin d’une vieille histoire. Le 22 juin 2016,
Robert Iger, PDG de Disney, souhaitait que la franchise Indiana Jones prenne un nouveau départ après la
sortie du cinquième opus. Est-ce le passage de relais à une nouvelle aventurière ? Seul le temps et les
chiffres aux box office possèdent la réponse.


Patrick Van Langhenhoven

Fiche technique

Titre original : Indiana Jones and the Dial of Destiny
Titre français : Indiana Jones et le Cadran de la destinée
Titre québécois : Indiana Jones et le Cadran du destin
Réalisation : James Mangold
Scénario : Jez Butterworth, John-Henry Butterworth, David Koepp et James Mangold, d’après les
personnages créés par Philip Kaufman et George Lucas
Musique : John Williams
Direction artistique : Peter Dorme, Tim Dutton, Roberta Federico, Martin Foley, Lydia Fry, Oliver
Goodier, Kate Grimble, Jake Hall, Samuel Leake, Charlotte Malynn, Sahby Mehalla, Andrew Palmer,
Isona Rigau, Quinn Robinson, Elicia Scales et Oli van der Vijver
Décors : Adam Stockhausen
Costumes : Joanna Johnston
Maquillage : Frances Hannon
Costumes : Karen Cohen, Angie Mudge, Jennifer Harty
Photographie : Phedon Papamichael
Son : David Giammarco, Warren Hendriks, Paul Massey, William Stein
Montage : Andrew Buckland, Michael McCusker et Dirk Westervelt
Production : Simon Emanuel, Kathleen Kennedy et Frank Marshall
Production déléguée : George Lucas et Steven Spielberg

Production associée : Blake Simon
Coproduction : Candice Campos et Anthony Dixon
Sociétés de production : Lucasfilm Ltd. et Walt Disney Pictures, en association avec Paramount
Picturesnote
Société de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur – 2,39:1 (CinemaScope – Panavision) – son Dolby Atmos
Genre : action, aventures
Durée : 154 minutes
Dates de sortie : 18 mai 2023 (Festival de Cannes) ; 28 juin 2023

Distribution

Harrison Ford (VF : Richard Darbois) : Dr Henry Walton « Indiana » Jones Jr
Phoebe Waller-Bridge (VF : Julie Dumas) : Helena Shaw
Mads Mikkelsen (VF : Yann Guillemot) : Jürgen Voller
John Rhys-Davies (VF : Féodor Atkine) : Sallah Faisel el-Kahir
Thomas Kretschmann (VF : Antoine Tomé) : le colonel Weber
Boyd Holbrook (VF : Axel Kiener) : Klaber
Shaunette Renée Wilson (VF : Corinne Wellong) : Mason
Toby Jones (VF : Franck Capillery) : Basil Shaw
Antonio Banderas (VF : Bernard Gabay) : Renaldo
Ethann Isidore (VF : lui-même) : Teddy
Karen Allen : Marion
Olivier Richters
Alaa Safi (VF : lui-même) : Rahim

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