Depuis le 21 mars , on peut voir au Grand Palais une exposition exceptionnelle de l’œuvre du peintre tchèque Kupka ( 1871 – 1957 ) .
En 1896 , il s ‘installe à Paris qui est le passage obligé de la reconnaissance artistique .
Avant de se consacrer à la peinture , il gagne sa vie en fournissant des dessins satiriques à des journaux comme  » L’assiette au beurre  » .
Comme peintre , il évoluera du figuratif à l’abstraction en passant par l’impressionnisme et le symbolisme qui se partagent les faveurs du public .
Progressivement , il se rapprochera du Fauvisme et  la couleur prendra dans ses œuvres un tour violemment expressif . On peut le voir dans  » Gamme jaune  » et le  » Grand nu  » .
Le peintre Kandinsky est meilleur coloriste , mais n’ égale jamais la sensualité de Kupka , comme le notait une critique d’art Lumila Vachtova en 1989
 » Le tchèque , qui savoure les aspects tactiles de la peinture , est le seul à réussir à exprimer pleinement les qualités corporelles , même dans dans ses tableaux non-figuratifs , peignant des abstractions faites de chair et de sang .
On le découvre dans  » Amorpha « ,  » Fugue aux deux couleurs  » et  » Amorpha , chromatique chaude  » .
L’ exposition du Grand Palais retrace toute la carrière de Kupka , et nous permet de comprendre les étapes de la transformation de son art .
Au début du siècle , il travaille aux illustrations de  » L’homme et la terre  » d’ Élysée Reclus « 
Il illustre ensuite des livres ayant trait à la Grèce antique .
A partir de 1907 , il abandonne progressivement la figuration pour une forme de représentation fondée sur l’autonomie de la couleur .
Il montrera ce nouveau moyen d’expression par la couleur au salon des Indépendants de 1912 .
Il s’intéresse aussi aux vitesses de propagation différentes du bleu et du rouge et détermine la disposition qui correspond le mieux à chaque couleur .
A la fin des années 20 , il crée un ensemble de peintures inspiré par les machines .
En 1931 , il participe à la promotion de l’art abstrait géométrique .
En 1933 , il peint le  » Carré parfait d’Eudia  » .
Des années 30 aux années 50 la peinture de Kupka sera le résultat d’un processus d’équilibrage progressif .
Pour lui , dans tous les Arts , les plans se croisent ou s’évitent pour donner naissance à des équilibres rigoureux …
Pour conclure , on peut dire que Kupka est un des témoins de l’époque héroïque de l’art non figuratif .
Il veillera jusqu’à sa mort en 1957, à ce que l’importance historique de son œuvre soit reconnue en exposant régulièrement au Salon des Réalités nouvelles dès 1946 .
Ne manquer pas cette très intéressante rétrospective mise en scène magnifiquement au Grand Palais jusqu’au 30 juillet 2018 avec plus de 300 œuvres de Kupka .
Information : samedi 20 mai : Nuit européenne des musées .
                      Ouverture exceptionnelle et animations gratuites de 20 h à minuit .
  H.Lejosne rédacteur au magazine culturel Lumières en Arts

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