Visages de l’effroi - Affiche
[dropcap style= »normal or inverse or boxed »]L[/dropcap]e XIXe. Siècle où la France se trouve être le théâtre d’événements politiques pour le moins tourmentés. Révolutions, insurrections, épopée impériale, coups d’état, ne finiront pas de nourrir un courant animé par la notion de liberté artistique : le romantisme.

L’individu, sa personnalité, ses états d’âme sont le cœur du sujet. Sensibilité, violence, passion, peur, puissance, imagination, mystère, fantastique en sont ses pulsations.
L’esprit des Lumières. De cet héritage découle une mélancolie face à l’horreur révolutionnaire. Le romantisme noir français est né. Et si l’actualité, relayée par l’essor de la grande presse et la diffusion de ses faits-divers plus sanglants les uns que les autres, n’est pas assez fertile, les artistes iront puiser leurs inspirations dans les légendes du Moyen Âge, dans la mythologie grecque ou d’Europe du Nord, dans les classiques de l’Antiquité, la littérature dantesque ou shakespearienne ou encore feront une exégèse picturale du mythe d’Ossian.

La part obscure de l’âme humaine. Aucun mouvement artistique ne s’efforcera de représenter la violence, le morbide et la mort de manière aussi exacerbée comme l’a fait le romantisme. Faisant suite au néoclassicisme, ce dernier prônait une beauté idéale, rationnelle, avec comme chef de file Jacques-Louis David. Il retranscrit à merveille une violence plus poétique des drames de l’Histoire antique jusqu’à la représentation des grands martyres de la révolution. Bonne opposition entre son travail, ses compositions et sa façon de traiter les visages où une certaine sagesse émane de la violence contrairement à d’autres œuvres comme celle de Lenepveu « La mort de Vitellius » où la crudité du crime atteint son paroxysme.

Cette exposition accueille au total plus de cent œuvres. Hommage au romantisme fantastique français où tableaux, dessins, sculptures (en grande partie inédits), font la part belle à cette production française trop souvent restée dans l’ombre de réalisations plus emblématiques, généralement anglaises ou allemandes.
Découvrez donc les effigies de Marat, des Jacobins, de Robespierre ; la tête de Louis XVI, un Louis XVII malade et fantomatique dans « Capet, lève toi ! » d’Émile Mascré ; l’iconographie de la guillotine ; la mise en image de mélodrames comme « Antony » d’Alexandre Dumas, la théâtralisation des écrits de Shakespeare, Hugo… ; le travail préparatoire de Géricault tiré d’un fait-divers : l’affaire Fualdès, jusqu’à la représentation de ces corps en morceaux, échos à ceux de son célèbre tableau « Le radeau de la Méduse ».

De David à Delacroix, en passant par Ingres, Girodet, Cogniet, Signol et tant d’autres, revisitez la France du XIXe siècle.
Une France marquée par les atrocités de la Terreur blanche, le sacrifice de ses révolutionnaires, le bruit lourd et sourd du couperet s’abattant devant les foules.
Des artistes, dont l’esthétisme plus sombre que jamais, absorbent ce quotidien. Loin de l’édulcorer, ils l’attise jusqu’à montrer l’après mort, jusqu’à inhumer leur art.

L’effroi, c’est au delà de la peur, c’est la fin de l’espoir…

Julien Joanny

 

Informations pratiques
Horaires :
Du mardi au dimanche de 10h à 18h jusqu’au 28 février 2016
Fermé certains jours fériés
Lieu :
Musée de la vie romantique
Hotel Renan-Scheffer
16, rue Chaptal – 75009 Paris
Métro : Pigalle, ligne 2 ou 12
Tarifs :
Tarif plein : 7 euros
Tarif enfant : 5 euros
Site internet

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