Les ombres persanes
Genre : Drame
Pays : Iran
Durée : 1h47
Réalisateur : Mani Haghighi
Acteurs : Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh, Esmail Poor-Reza


Farzaneh suit son mari qu’elle pensait ailleurs pour découvrir une autre femme. Que peut bien faire Jalal ?
Est-ce qu’il la trompe, cache un secret qu’elle ne connait pas ? La réalité est tout autre. Le hasard met le

couple de Farzaneh et Jalal face à leur double, leur clone comme le dit Farzaneh. Un étrange jeu d’allers-
retours se cache sous le prétexte de comprendre qui est qui et pourquoi cette ressemblance. Jalal et

Farzaneh sont un couple de la classe moyenne alors que Moshen et Bita appartiennent à une classe plus
riche. Farzaneh est enceinte croit avoir des hallucinations. Jalal se lie d’amitié avec Bita. Moshen travaille
pour le gouvernement et a des ennuis à cause de sa violence. Bita s’occupe de son petit garçon et essaye
d’arranger les débordements de son mari. Ce jeu des doubles ouvre de multiples possibilités, mais
jusqu’où chacun est-il capable d’aller ? Il existe une frontière qu’il ne faut pas franchir.

Les ombres persanes tient du thriller, installant une tension qui monte en puissance au fur et à mesure.
C’est aussi une histoire d’amour et de sacrifice au cœur de la pluie omniprésente, déluge annonçant un
autre monde. C’est un jeu subtil qui se déploie pour mieux entrainer le spectateur au cœur des sentiments
troubles du regard sur l’autre. Le double pousse les quatre personnages à s’interroger sur eux-mêmes, sur
leur relation à l’autre et leur double. C’est un regard sur l’homme et la femme au sein de la société
iranienne. Dans une époque en pleine révolution, les femmes réclament aujourd’hui la liberté d’être
maitresses de leur destinée et de leurs choix.
C’est un peu le cas de Bita, à la fois soumise mais en quête d’un autre avenir. C’est celui de Farzaneh,
prisonnière d’une société qui ne lui laisse pas le choix. La réponse que nous voulons voir est celle d’un
monde qui ne changera pas et condamne ceux qui voudraient du soleil à la place de la pluie. Ce sont bien
Les ombres persanes qui sont en jeu, celles d’un pays qui autrefois parlait des jardins de Babylone. C’est
l’aspect sombre de certains personnages marqués par la noirceur, la violence, au nom de l’honneur.
C’est l’amertume, la nostalgie d’un couple qui a connu le sourire de l’aimé(e). Il ne reste plus que le vide
qui peu à peu envahit Farzaneh, l’efface, la transforme en fantôme de sa propre existence. C’est la pluie
qui emporte dans ses ruisseaux l’eau sale des caniveaux. En face, ce sont deux êtres plus lumineux,
l’espérance d’un autre monde, l’amour palpitant de nouveau. Au milieu, l’enfant représente peut-être
l’innocence qui regarde et ne se laisse pas berner par le jeu des doubles. Je vous laisse deviner de la pluie
ou du soleil qui gagne à la fin. Mani Haghighi, derrière les apparences, nous dit bien autre chose sur la
société iranienne que sa conclusion.
Patrick Van Langhenhoven

Fiche technique


Titre original : Substraction
Réalisation : Mani Haghighi
Scénario : Mani Haghighi et Amir Reza Koohestani

Musique : Ramin Kousha
Décors : Mohsen Nasrollahi
Costumes : Neda Nasr
Photographie : Morteza Najafi
Montage : Meysam Molaei
Son : Rashid Daneshmand
Production : Majid Motalebi
Coproduction : Jean-Christophe Simon
Sociétés de production : Films Boutique
Sociétés de distribution : Diaphana Distribution
Pays de production : France et Iran
Langue originale : farsi
Format : couleur — 2,35:1
Genre : Drame
Durée : 107 minutes
Date de sortie : 19 juillet 2023

Distribution
Taraneh Alidoosti : Bita Farzaneh
Navid Mohammadzadeh : Mohsen Jalal
Esmail Poor-Reza : le père de Jalal
Farham Azizi : Bardia
Vahid Aghapoor
Ali Bagheri
Soheyla Razavi
Saeed Changizian
Gilda Vishki

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