L’espace Monte-Cristo : un espace récent à Paris

Au cœur de la Fondation Villa Datris, l’Espace Monte-Cristo fête cette année sa cinquième année d’ouverture au public. Lieu insolite en plein Paris, il regorge d’expositions d’artistes les plus vifs, créatifs, et originaux possible dans cet endroit disposé sur un étage. Si vous vous rendez à l’Espace Monte-Cristo, ne vous attendez pas à un musée conventionnel. L’endroit se veut avant tout familial, décomplexé et convivial. Pour découvrir des sculptures contemporaines, le 20ème arrondissement est le quartier idéal dans notre capitale. L’espace de vie créatif est rempli d’initiatives étonnantes et plaisantes. Le 14 mai dernier, vous pouviez par exemple découvrir l’événement Silent Disco pour la Nuit Européenne des Musées, et découvrir les œuvres dans la nuit et en musique. Des ateliers pour les enfants et une initiation à l’éveil créatif et artistique, sont aussi présents avec des thématiques particulières.  Par exemple, lors de la fête des mères l’atelier Pop-Up était très actif. Mais les enfants ne sont pas les seuls à bénéficier d’ateliers, les adultes peuvent aussi en profiter  avec des thématiques comme : le mobile et l’équilibre parfait. Cet emplacement artistique s’est développé dans le centre d’un loft industriel lumineux de 250m². L’Espace Monte-Cristo réunit près de 200 sculptures d’une centaine d’artistes français et internationaux. L’espace a a cœur d’analyser, et d’explorer plus largement les thématiques qu’il décide d’aborder.

L’art cinétique à l’honneur

Le terme cinétique vient du grec ancien «  kinêtikos », qui signifie «  qui se meut », qui met en mouvement ». Les œuvres cinétiques s’intéressent à ce que l’oeil humain perçoit du mouvement. Ce sont le mouvement, l’espace et la lumière, qui viennent créer des phénomènes optiques et qui s’amusent à jouer avec les repères spatiaux et temporels des spectateurs. Dans des termes plus techniques, on appelle cela la persistance rétinienne. Ce phénomène imprime donc une image sur la rétine, avant que la précédente ne soit complément disparue. L’illusion du mouvement et cette impression de continuité viennent ainsi de là. Le terme « myodésopsie » est l’observation de particules microscopiques dans l’oeil. Le terme « phosphène » est quant à lui est une sensation de voir une lumière. Mais l’art cinétique ne date pas du XXIème siècle mais est né dans les années 50 ( et oui rien que ça).

C’est en 1955 que l’art cinétique débute, alors que la galerie Denise René présente l’exposition «  Le Mouvement ». L’exposition met en avant des artistes tels que Calder, Soto, Agam, Vasarely et Tinguely. Un manifeste est né la même année et va théoriser l’art cinétique qui s’appelle Le Manifeste Jaune écrit par Victor Vasarely. Vous pouvez notamment découvrir ce manifeste en vrai à l’exposition. L’art optique plus généralement est surnommé « L’Op art ». C’est à travers l’exposition «  The Responsive Eye » au MoMA à New-York en 1965 que le mouvement connaît son ascension. Le mouvement est basé sur le cinétisme virtuel, c’est-à-dire l’impossibilité de notre œil à accommoder en même temps le regard à deux surfaces colorées contrastées. Saviez-vous qu’un langage des couleurs conçu comme langage universel existait ? Et bien il s’agit de l’alphabet plastique, simple et utilisable pour tous. Ce sont les artistes Augustin Herbin et Vassily Kandinsky qui sont à l’origine de cette imagination. Au début des années 1960, Victor Vasarely s’y essaiera et associera ainsi 30 formes à 30 couleurs.

A voir dans l’exposition

Dans l’exposition «  Cinétique ! La sculpture en mouvement » le but en tant que spectateur est de trouver son propre rythme, pas à pas. C’est après le contexte de la crise sanitaire et dans une cadence figée que l’Espace Monte-Cristo nous invite dans son monde aux multiples couleurs et sonorités. On y retrouve également des références historiques et scientifiques. L’exposition se présente sous forme d’un réel parcours qui retrace cette « épopée » cinétique. Dans ce parcours, le spectateur débute ainsi par l’exposition «  Le Mouvement », où l’on retrouvera uniquement des artistes masculins. Néanmoins, cette exposition est portée par Denise René, considérée comme la paperesse de l’abstraction. En ce qui concerne le reste de l’exposition, le visiteur sera enclin à percer les mystères d’une illusion d’optique dans un premier temps, et à jouer dans l’espace à la recherche du meilleur angle de vue dans un deuxième temps. Ce que le visiteur est a amené à contempler avant tout sont les mécanismes cachés du mouvement perpétuel.

Vous retrouverez en outre, une carte blanche spécialement dédiée à l’artiste Manuel Mérida, qui réalise au sein de l’Espace Monte-Cristo deux œuvres majestueuses. L’une est extérieure,  vous ne pourrez évidemment pas passé à côté,  elle s’élève à plus de 8 mètres de haut. Manuel Mérida s’appuie ainsi sur les concepts de l’art cinétique dans les années 60. Sous quelle mesure  reprend-t-il alors ces concepts ? L’artiste introduit le mouvement, tantôt automatisé, tantôt manipulable. Ces choix artistiques permettent de mettre en évidence la qualité de la matière et son comportement.

Allez ainsi découvrir l’exposition « Cinétique ! La sculpture en mouvement » au cœur de l’Espace Monte-Cristo dans le 20ème arrondissement de Paris au 9 rue Monte-Cristo. L’exposition est présente jusqu’au 11 décembre 2022. Les horaires d’ouverture sont du mercredi au dimanche de 11h à 13h et de 14h à 18h30. La fermeture estivale sera du 25 juillet au 30 août  inclus. Et surtout si vous vous demandez encore à quel prix est l’exposition, elle reste complètement gratuite pour tout le monde ! L’équipe de Lumières en arts vous souhaite une agréable visite.

Sarah Leroy

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