L’écriture est un métier de brassage. On ne nait pas écrivain mais on le devient. Et pour le devenir, il n’y a pas d’âge.

Le 18 mai 2021 au Lycée Varoquaux de Tomblaine, ce sont donc peut-être des écrivains en herbe que la romancière Sophie Loubière a rencontrés. À l’initiative de cette rencontre, un professeur de français, Gilles Gosserez, lui aussi passionné de mots.

L’idée était simple ! Après avoir lu une nouvelle de Sophie Loubière, ces élèves de 4ème devaient à leur tour écrire une nouvelle avec pour thème commun et original « La carte ». Résultat des courses, après avoir travaillé des mois avec la documentaliste du lycée, ce sont trois nouvelles plus intéressantes les unes que les autres qui ont été écrites. Tantôt fantastiques, tantôt dramatiques, les élèves n’ont pas hésité à mettre leur plume au service de sujets graves, tels que la maltraitance pour certains, ou encore à nous plonger dans des aventures inspirées de la très célèbre saga Harry Potter pour d’autres.

La restitution de ces nouvelles, en plus de récompenser le travail de ces jeunes, a été l’occasion pour eux d’échanger avec la romancière. Un échange franc et passionnant qui a permis de déconstruire certaines idées reçues sur le métier d’écrivain et d’encourager les élèves à s’ouvrir à la culture de manière générale, à explorer leur potentiel. D’ailleurs, loin du cliché que l’on peut souvent entendre sur les jeunes qui ne lisent pas, c’est une classe avec de nombreux lecteurs de mangas et quelques écrivains de fan fictions qui s’est lancée dans cette aventure.

Si au début de l’échange le trac des élèves les rendait peu loquaces, le témoignage de Sophie Loubière a permis de délier les langues, favorisant ainsi des discussions très constructives. En effet, elle qui plus jeune était d’une grande timidité a réussi grâce à l’aide d’un professeur de dessin à surmonter sa timidité et à devenir la journaliste et romancière à succès qu’elle est aujourd’hui. Ce témoignage, en plus d’encourager les élèves, fut également un vibrant hommage au métier de professeur. Loin de n’être que celui qui transmet les connaissances, le professeur peut également être celui qui fait prendre conscience de son potentiel à un élève, en débusquant un talent qui ne demande qu’à être révélé. Et du talent, ce n’est pas ce qui manque à ces élèves.

Mais au-delà des échanges autour de leur travail, les élèves ont surtout voulu en savoir plus sur le métier d’écrivain, la possibilité d’en vivre, les contraintes qui y sont rattachées. Parmi ces préoccupations, celle du manque d’imagination et d’inspiration. Une question à laquelle Sophie Loubière a répondu en livrant quelques astuces tirées de son expérience personnelle. Pour elle qui écrit essentiellement des romans policiers, son inspiration vient la plupart du temps de faits réels.  D’ailleurs, pour son prochain roman « De cendres et de larmes », elle a mené un vrai travail d’investigation, allant jusqu’à rencontrer les protagonistes de l’histoire sur laquelle elle s’appuie.

Finalement, la matinée passée avec ces élèves leur aura permis d’une part de désacraliser le métier d’écrivain, et d’autre part, de leur faire prendre conscience du potentiel dont ils disposent.

 

Sarah GIORIA NDENGUE.

 

Après avoir publié le roman « Cinq cartes brûlées », prix Landerneau polar 2020, Sophie Loubière revient avec un nouveau roman « De cendres et de larmes » aux éditions Fleuve disponible le 03 juin 2021.

 

 

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